Sénégal : Grève de la faim de 400 prisonniers pour « traitement inhumain »

A Thiès, une région située à moins de 100 kilomètres de la capitale dakaroise, des pensionnaires de la Maison d’Arrêt et de Correction ont entamé une grève illimitée de la faim.

Ils réclament le ministre de la Justice Ismaïla Madior Fall, pour leur faire part de leurs revendications.

Ce qu’ils veulent, c’est que les conditions de détention, qui sont jusqu’ici « difficiles », soient revues. Ils disent que ces mauvais traitements prévalent depuis l’arrivée d’un nouveau chef de cour.

Les détenus exigent la « venue immédiate » du ministre de la Justice et du Procureur de la République de la région de Thiès.

C’est ce lundi qu’ils ont débuté leur grève de la faim, et ce, jusqu’à ce que leurs revendications soient satisfaites. Ils accusent ainsi le nouveau chef de cour Makhtar Faye, d’avoir réduit leurs avantages. Ils souhaiteraient que ce dernier soit changé pour un autre avec plus de pitié envers eux.

Les pensionnaires de la MAC de Thiès réclament également des cigarettes.

L’Asred dénonce le « non-respect des droits des prisonniers »

Face à ce mouvement d’humeur, l’Association pour le soutien et la réinsertion sociale des détenus (Asred) se désole qu’il y ait un « non-respect des droits des prisonniers ».

Selon le président de l’association, Ibrahima Sall, qui s’exprimait sur une radio privée, les détenus sont victimes d’un « traitement inhumain tous les jours ». Il renseigne que les prisonniers vont « maintenir leur mouvement d’humeur jusqu’à l’amélioration de leur conditions de séjour carcéral ».

« Il y a le traitement excessif et amoral qui leur est infligé, la maltraitance inouïe qu’ils subissent de la part du nouveau chef de cour de la prison, le maintien en prison de détenus acquittés après jugement devant la Chambre criminelle de Thiès, du seul fait que le Procureur de la République a fait un appel. Il y a les colis provenant de leurs familles, qui sont maintenant très limités. Les repas copieux amenés par les familles sont détournés et utilisés par certains gardes pénitentiaires qui usent de tous leurs pouvoirs pour abuser des détenus de la prison de Thiès. Mais aussi les fouilles inopinées des éléments de la gendarmerie avec leurs chiens et qui se font avec une cruauté excessive, violant leur dignité. Et après ces fouilles, certains détenus perdent leurs biens. Ces détenus regrettent le départ du commandant Boubacar Diatta qui était un père pour eux » renseigne t-il.