Cela dit, ce succès rare pour M. Sonko après une série de déconvenues est loin de garantir sa candidature. Les avocats de l'État ont annoncé un pourvoi devant la Cour suprême. « Pour l'instant, Ousmane Sonko ne peut être réintégré dans les listes électorales », a dit dans un communiqué le représentant de l'État à l'audience. L'État a tenté, par le biais de ses avocats, de faire récuser le juge Sabassy Faye car ce dernier est le frère de l'un des adjoints de M. Sonko dans ses fonctions de maire de Ziguinchor.
Troisième de la présidentielle en 2019, M. Sonko, 49 ans, livre un bras de fer acharné au pouvoir depuis 2021 et sa mise en cause dans une affaire de m?urs. Lui et ses avocats n'ont cessé de dénoncer un complot pour l'éliminer politiquement. Son discours souverainiste et panafricaniste, ses diatribes contre « la mafia d'État », les multinationales et l'emprise économique et politique exercée, selon lui, par l'ancienne puissance coloniale française lui valent une forte adhésion chez les moins de 20 ans, qui représentent la moitié de la population. Ses détracteurs voient en lui un agitateur incendiaire.
? après une séquence de confrontation violente
La confrontation a donné lieu à plusieurs épisodes de contestation qui ont fait des dizaines de morts alors que le Sénégal, sans être étranger à la violence politique, est réputé pour être un îlot de stabilité dans une région troublée. Après une condamnation pour diffamation contre un ministre, M. Sonko a été déclaré coupable le 1er juin de débauche de mineure et condamné à deux ans de prison ferme. Ayant refusé de se présenter au procès, il a été condamné par contumace. Il a été écroué fin juillet sous d'autres chefs d'inculpation, dont appel à l'insurrection, association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste et atteinte à la sûreté de l'État. Les autorités ont annoncé la dissolution de son parti le même jour.
Même si le langage a varié, le gouvernement a essentiellement argué de la condamnation de M. Sonko par contumace pour justifier sa radiation des listes. Un responsable au ministère de l'Intérieur a confirmé en août à l'AFP qu'il avait été radié, ce qui l'empêche de se présenter à la présidentielle. Ses avocats avaient saisi le tribunal à Ziguinchor parce que c'est là que M. Sonko était inscrit.
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