L’élection présidentielle sénégalaise initialement prévue le 25 février dernier aura finalement lieu le 24 mars prochain. Le chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall en a décidé ainsi suite au rejet par le Conseil constitutionnel de l’ensemble des conclusions du dialogue dit national qui avait notamment proposé la date du 2 juin pour le premier tour de ce scrutin.
Candidat à la présidentielle, Amadou Bâ a été démis de ses fonctions de premier ministre. Il a été remplacé par Me Sidiki Kaba à la tête du gouvernement.
Un Dialogue national organisé les 26 et 27 février près de Dakar a proposé au président Sall d’organiser les élections présidentielles le 2 juin. Dans le rapport remis à Macky Sall, il est aussi demandé que les 19 candidats retenus par le Conseil constitutionnel soient maintenus, avec avec la réserve d’un nouvel examen des candidatures pour régler la question des éventuels cas de double nationalité et les corrections nécessaires pour les parrainages des candidats qui se considèrent lésés par le système et qui se font appelés «spoliés» ou «recalés». Il est également prévu que ce dernier reste jusqu’à l’installation de son successeur.
Le jour de la réception du document de 64 pages, Macky Sall a saisi, conformément à ses engagements, de saisir le Conseil constitutionnel qui dans une décision rendue mercredi, en début de soirée, a rejeté toutes les conclusions du Dialogue national. Les juges constitutionnels qui ont également répondu à la saisine des candidats de l’opposition ont fixé la date de la Présidentielle au 31 mars.
Soupçons de corruption
Au départ, 93 dossiers de candidature à la présidentielle ont été déposés auprès du Conseil constitutionnel qui n’en a validé que 21, le 12 janvier après un premier tri ayant tenu compte de la validité ou non des parrainages. Huit jours plus tard, le 20 janvier, les Sages ont publié une liste définitive de 20 candidats. Pour double nationalité, Karim Wade, candidat du Parti démocratique sénégalais (PDS) et fils de l’ancien président, Abdoulaye Wade, est recalé.
Le samedi 3 février, le président Sall a pris une décision sans précédent en abrogeant le décret convoquant le corps électoral au 25 février. Cette action a déclenché une série d’événements qui ont plongé le Sénégal dans une crise politique inédite.
La tension entre l’Assemblée nationale et le Conseil constitutionnel a atteint son paroxysme après que le PDS ait accusé deux juges constitutionnels de corruption. Ces accusations ont jeté de l’huile sur le feu dans un climat déjà tendu.
Le 31 janvier, les députés libéraux, soutenus par une partie de la majorité, ont réussi à mettre en place une commission d’enquête parlementaire. Cette initiative a marqué le début d’une série de manœuvres politiques complexes qui ont secoué le pays.
Report des élections
Le lundi 5 février, une séance plénière s’est tenue à l’Assemblée nationale pour discuter de la proposition de loi visant à reporter les élections. Après une journée mouvementée ponctuée d’accrochages entre parlementaires, la loi a été adoptée. Cependant, cette décision n’a pas été sans conséquences. Des députés de l’opposition, qui ont protesté contre le vote sans débat, ont été violemment expulsés de la salle par des gendarmes, agissant sur demande du président de l’Assemblée nationale.
À peine deux jours plus tard, alors que Dakar et d’autres régions du pays étaient en proie à des violences, des députés ont contesté la loi devant le Conseil constitutionnel. Simultanément, 15 candidats à la présidentielle ont choisi de saisir la Cour suprême.
Les manifestations qui ont suivi la décision du report du scrutin présidentiel ont provoqué trois morts.
Le Conseil constitutionnel annule le report
Dans une décision rendue le 15 février, le Conseil constitutionnel a retoqué le décret du chef de l’Etat sénégalais et a annulé le report du scrutin du 25 février.
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