Au Sénégal, silencieux suite à leurs échecs successifs à faire libérer leur client, les avocats de Khalifa Sall ont organisé une conférence de presse, mercredi 11 octobre, pour dénoncer une fois de plus la détention du maire de Dakar, qu’ils jugent arbitraire. Khalifa Sall est soupçonné d’avoir détourné pour 2,7 millions d’euros d’argent public.
En choisissant de convoquer la presse au siège local d’Amnesty international, les avocats de Khalifa Sall ont cherché à marquer le coup. Mais aucune membre de l’organisation n’était présent à leur côté.
Maître Seydou Diagne a tout de même dévoilé sa nouvelle stratégie : Khalifa Sall est député, il dispose d’une immunité, il ne peut donc pas être jugé. « Nous sommes face à un Etat qui n’arrête pas de violer nos droits, les droits d’un citoyen. Aujourd’hui, il n’y a aucune juridiction au Sénégal qui puisse légalement faire comparaitre monsieur Khalifa Sall devant un tribunal pour le faire juger. Juridiquement, ce n’est pas possible, politiquement, c’est autre chose ».
Des arguments qui ne tiennent pas la route, estime Baboucar Cissé, l’un des avocats de l’Etat, qui considère que Khalifa Sall ne sera pas jugé en tant que député, mais comme un citoyen lambda : « La justice peut le juger et va le juger. Si maintenant, ils estiment que Khalifa Sall a le statut des députés, mais le moment venu lors du procès qui sera certainement bientôt organisé, ils auront le loisir de soulever ces arguments-là devant la juridiction de jugement qui sera saisie ».
Les avocats de Khalifa Sall ont également annoncé leur intention de saisir la cour des droits de l’homme de la Cédéao, une idée qui fait sourire les avocats de l’Etat du Sénégal.
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