Elle passe de 150 à 175 francs CFA, l'équivalent de 23 à 27 centimes d'euros. Un prix fixé par le ministère du Commerce, après une rencontre avec les professionnels de la boulangerie, qui se disent satisfaits. L'État avait auparavant suspendu les droits de douane sur le blé et la TVA sur la farine. Mais la décision passe mal auprès de nombreux consommateurs.
Depuis près de 15 ans, Aboubakry Diallo ouvre son kiosque à pain aux aurores. Dans sa petite boutique de tôle peinte en bleu, il revend près de 200 baguettes par jour. « Pain matin, après-midi et soir. Avec du chocolat, de la mayonnaise, du beurre, de l'omelette, des sauces… Tout ça », énumère-t-il.
Pour l'instant, la hausse de 25 francs CFA annoncée lundi 13 décembre n'est pas appliquée par ses fournisseurs. Mais cette décision ne l'arrange pas. Pour Fatou Diouf, mère de famille, c'est un coup dur : « Si tu as une grande famille, tu peux prendre jusqu'à quatre ou cinq baguettes. On est débrouillard, mais si on n'a rien, comment peut-on faire ? »
Le ministère du Commerce justifie cette décision par la hausse des cours mondiaux du blé. Il s'agit, selon lui, de « sauvegarder des emplois » et « préserver la rentabilité des entreprises » dans le secteur de la boulangerie. La baguette est désormais plus chère mais aussi plus consistante, en théorie : selon le ministère du Commerce, son poids doit passer de 190 à 200 grammes. Malamine Diedhiou, lui, n'y croit pas : « Ils sont en train d'amadouer les gens, de leurrer l'opinion publique. Le poids ne va pas augmenter. »
La hausse ne concerne pour l'instant que la région de Dakar. Des conseils de la consommation devront se tenir dans les autres régions pour y fixer le prix du pain.
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