« Dakar frôle mars 2021 », titre Sud Quotidien, en référence aux émeutes meurtrières dans le contexte de la procédure judiciaire visant à l’époque Ousmane Sonko. « Les FDS (les forces de défense et de sécurité) dictent leur loi », selon L'Enquête, qui souligne que « les forces de l’ordre s’étaient préparées » « à une éventuelle deuxième vague de violence ». De son côté le Soleil, quotidien national, se contente d’un bandeau en Une, et rappelle le renvoi du procès en appel de Barthélémy Dias au 1er décembre.
Dès ce mercredi soir, chaque camp avait livré sa version des faits. Barthélémy Dias a « remercié le peuple sénégalais qui s’est mobilisé pour la démocratie ». « S’il –le président Macky Sall- n’avait pas les forces de défense et de sécurité, on ne ferait qu’une bouchée de lui » a ajouté Ousmane Sonko.
Pour la majorité en revanche, l’appel à la mobilisation d’hier a été un « échec ». « Les Sénégalais n’ont pas répondu à l’appel insurrectionnel » de l’opposition, affirme Pape Mahawa Diouf de Benno Bokk Yakaar. La coalition au pouvoir dénonce des « apprentis pyromanes » qui tentent de déstabiliser le pays.
La ligne rouge du troisième mandat
Malgré les appels à l’apaisement lancés au mois de mars pour mettre fin aux violences, le climat politique reste crispé. Il y a sept mois, la tension était retombée après l’appel lancé notamment par le khalife général des Mourides, mais on l’a vu ces derniers jours avec des batailles de communiqués et des déclarations très offensives dans l’opposition et la majorité : le débat politique est électrique dans la perspective des élections municipales et départementales.
Ces scrutins locaux font figure de test pour mesurer les rapports de force. Ce sera le premier appel aux urnes depuis la réélection de Macky Sall en 2019. Ce sera un test aussi pour la récente coalition Yewwi Askan Wi créée autour d’Ousmane Sonko et de Khalifa Sall, avec notamment l’enjeu stratégique de la ville de Dakar, aux mains de l’opposition.
Et en toile de fond, il y a cette question lancinante d’un éventuel troisième mandat du président Macky Sall. Le chef de l’État n’a rien dit sur ses intentions pour 2024, mais pour l’opposition, elle le rappelle régulièrement, ce serait une « ligne rouge ».
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