Au Sénégal, le président Macky Sall a nommé le gouvernement ce dimanche 7 avril en fin de soirée. Trente-deux ministres ont été nommés, sept ministères ont été supprimés. L’équipe sera bientôt dépourvue d'un Premier ministre. En effet, l'exécutif a prévu, à terme, de supprimer la fonction. Et ce, afin de garantir l'efficacité des réformes pour le nouveau quinquennat de Macky Sall. C’est ce qu’explique la présidence. Une décision qui a pris de court les membres de l'opposition.
Lancer le chantier de la suppression du poste de Premier ministre, une démarche précipitée, juge Thierno Bocoum, proche d’Idrissa Seck, le premier opposant au président : « Macky Sall, encore une fois, se met dans une logique d’une gestion solitaire de l’État. Lorsqu’il s’agit de mettre à neuf des réformes aussi importantes, il serait intéressant que les populations soient impliquées. Et on a tous constaté que ce n’est pas une promesse électorale ».
Pierre Goudiaby Atepa, rallié à Ousmane Sonko qui est arrivé en troisième position de l'élection présidentielle, salue au contraire un risque pris par Macky Sall : « Il n’y a plus de fusible, il est en direct avec son peuple. Si ça marche, c’est tant mieux et j’espère que ça va marcher ; si ça ne marche pas, c’est lui. Il ne pourra plus se réfugier derrière quelqu’un ».
Le chef de l’État a promis une phase de dialogue politique avec l’opposition. Pour Babacar Gaye du Parti démocratique sénégalais (PDS), sans Premier ministre, c’est mal parti : « Le président Macky Sall est en train de porter un coup dur à la faisabilité de ce dialogue politique. La suppression du poste de Premier ministre remet en cause la place de l’opposition dans le jeu politique et réduit les pouvoirs de contrôle de l’Assemblée nationale. »
L’Assemblée nationale devra adopter le projet de loi bientôt élaboré en Conseil des ministres. Le tout en vue de modifier la Constitution du pays.
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