Les pères de trois jeunes candidats à l'immigration clandestine vont passer un mois ferme en prison pour "mise en danger de la vie d'autrui" et "complicité de trafic de migrants".
Le tribunal de Mbour, au sud de la capitale sénégalaise, Dakar, a reconnu les trois pères, qui sont tous pêcheurs, coupables d'avoir mis la vie de leurs enfants en danger.
L'un d'eux, Mamadou Faye, pleure toujours son fils. Ousmane, 15 ans, surnommé Doudou, était l'un des nombreux passagers d'un bateau en bois qui se rendait aux îles Canaries en octobre.
Mais il est tombé malade en mer et est mort.
Le crime de son père a été de payer les quatre cent cinquante dollars (243 630 FCFA) de droits aux passeurs pour qu'il puisse accomplir son rêve d'arriver en Italie pour entrer dans une école de football.
Ce procès est un des jalons de la nouvelle stratégie des autorités sénégalaises pour endiguer le phénomène de l'immigration illégale et dissuader les familles.
Fin octobre, le ministre du Développement communautaire et de l'Equité sociale, Mansour Faye, par ailleurs maire de Saint Louis, une ville durement touchée par le phénomène, prônait la criminalisation de l'immigration illégale.
"Je pense qu'il faut criminaliser cette pratique et sanctionner durement les passeurs et les organisateurs. C'est un appel que nous lançons à l'endroit du président de la République pour mettre fin à ce phénomène", déclarait le ministre.
Dans son réquisitoire lors du procès, le procureur a chargé les prévenus en les qualifiant de complices des passeurs.
''Mamadou Lamine Faye, Serigne Dieng et autres ont organisé des voyages ou donné leurs enfants aux passeurs. Ils vont naturellement dire qu'ils sont assaillis par les difficultés de la vie. Mais, avec 250 000 F CFA, ils peuvent démarrer une activité très lucrative. Ils nous parlent de leurs peines et de leurs misères, mais ils sont responsables de tout ce qui est arrivé. Il faut les reconnaître coupables des faits qui leur sont reprochés et les condamner à 2 ans d'emprisonnement ferme. Prendre son enfant, dans le contexte actuel, payer le prix du transport, est un comportement négligent'', dénonce le procureur.
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