En Somalie, les shebabs ont tué pas moins de dix personnes accusées d’espionnage cette semaine. Le groupe terroriste islamiste a fait abattre cinq hommes mercredi 3 juillet par un peloton d’exécution. Ils étaient soupçonnés d’espionner pour les renseignements somalien, kényan et américain. Jeudi, même chose pour cinq autres hommes. Les exécutions ont eu lieu dans le sud du pays, où le mouvement occupe de larges régions.
Quatre personnes tuées en mars, cinq en octobre, deux en mai 2018, les exécutions d’espions présumés ne sont pas rares chez les shebabs.
Ils sont souvent accusés d’avoir transmis des informations à l’armée somalienne ou à des puissances étrangères pour faciliter des opérations contre-terroristes.
Les espions présumés sont souvent des civils vivant à proximité de leurs bases. Ils sont jugés par des cours contrôlées par les shebabs, avant d’être abattus par un peloton d’exécution, d’avoir la gorge tranchée ou d’être lapidés.
L’acte est perpétré en place publique et annoncé sur les canaux de propagande du mouvement pour inspirer la peur.
Mais le groupe s’en prend aussi à ses propres combattants, comme les Kényans. Trois ont, par exemple, été abattus en mars. L’exécution a eu lieu quelques jours après une frappe de drones.
Selon Brian Perkins, de la Fondation Jamestown, les exécutions seraient en hausse, car les shebabs sont de plus en plus paranoïaques. Ils subissent davantage de frappes américaines, des défections, ainsi qu’une rivalité accrue avec leurs ennemis du groupe État islamique en Somalie.
Selon le Global Extremism Monitor, en 2017, les shebabs avaient exécuté 82 personnes accusées d’avoir soit violé la loi islamique, soit espionné. Un chiffre qui plaçait le groupe en 2e position derrière l’État islamique en Syrie et en Irak.
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