En Somalie, un ressortissant turc a été assassiné ce week-end alors qu’il roulait à bord d’un véhicule à Mogadiscio. La voiture avait été piégée et a explosé. Un attentat revendiqué par les islamistes shebabs qui accusent la victime de travailler avec le camp militaire turc à Mogadiscio, la plus grande base d’Ankara à l’étranger.
La Turquie constitue une cible depuis son implication grandissante à Mogadiscio. Un rôle majeur voulu par le leader turc Recep Tayyip Erdogan qui, en 2015, fut le premier leader non africain à visiter la Somalie depuis vingt ans.
L’impulsion a commencé en 2011, lorsqu’il était encore Premier ministre, par l’envoi d’une aide humanitaire massive. Les shebabs ont alors commencé à s’attaquer aux intérêts turcs : voiture piégée devant l’ambassade en 2013, devant un hôtel en 2015, médecins abattus et même avion de ligne turc visé en 2016.
Menaces économique et idéologique
En juillet de la même année, Ahmed Umar Abu Ubaidah, le nouveau chef des shebabs, réserve son tout premier message officiel à la Turquie. Il traite Ankara d’ennemi de la Somalie et l’accuse d’appauvrir la population grâce à des interférences économiques.
Il faut dire que le poids turc est grandissant, notamment dans la gestion des ports et aéroports somaliens. En octobre 2017, Ankara va encore plus loin et ouvre à Mogadiscio sa plus grande base militaire à l’étranger.
Pour Mubaraz Ahmed, l’aide turque permet une meilleure gestion des infrastructures, des revenus réguliers pour le gouvernement et un pays plus stable. « Ça empêche les shebabs d’exploiter la pauvreté et donc de recruter », explique le chercheur.
Les Turcs ont aussi tissé des liens religieux avec le clergé somalien et construit des mosquées. Ankara représente donc aussi une menace idéologique.
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