Khartoum, la capitale du Soudan, vit au ralenti alors que les milices paramilitaires, responsables du massacre de plus d’une centaine de manifestants en début de semaine, continuent de faire la loi. Et c’est dans ce contexte que le Premier ministre éthiopien entreprend une médiation. Abiy Ahmed est arrivé ce vendredi 7 juin pour s’entretenir avec les militaires et l’opposition.
Tout sourire, Abiy Ahmed et le chef de la junte Abdel Fatah al-Burhan se sont serré la main pour la photo de circonstance. Le Premier ministre éthiopien joue, une fois de plus, le pompier diplomatique dans la région. Après avoir signé la paix avec l’Érythrée, son action a été saluée dans le monde entier ; il a ensuite tenté d’apaiser les tensions au Soudan du Sud, entre l’Érythrée et Djibouti ou encore entre le Kenya et la Somalie.
On verra si l’influence du Premier ministre sera suffisante, alors que les soutiens les plus puissants du régime soudanais sont en Égypte, en Arabie saoudite et aux Émirats. Ces derniers n’ont pas lâché Khartoum. Riyad et Abou Dhabi ont pour l’instant publié un communiqué très timide, ce jeudi.
Climat de peur
« Nous suivons avec une grande inquiétude les développements qui ont entraîné des morts et des blessés », ont simplement déclaré les Saoudiens. Les Émirats, eux, ont souhaité que la sagesse, la voie de la raison et un dialogue constructif l’emportent. Les deux pays ont aussi appelé à la reprise du dialogue, ce que la coalition civile refuse catégoriquement.
Jean-Baptiste Gallopin, spécialiste du Soudan, attend que la communauté internationale fasse pression pour obtenir une démission immédiate du Conseil militaire. Selon lui, les négociations ne sont pas une option, étant donné le climat de peur à travers le pays. « Les divisions internes au régime font craindre une guerre civile. La seule solution est que le CMT abandonne le pouvoir », dit-il.
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