Le parti du président tanzanien John Magufuli a annoncé avoir exclu de ses rangs 12 hauts responsables accusés de « sabotage » lors de l'élection présidentielle de 2015, une décision sans précédent dans son histoire.
En direct à la télévision, les travaux du parti CCM ont volé la vedette aux habituelles retransmissions de matchs de football du week-end.
L'annonce du limogeage d'une douzaine de hauts cadres du parti révolutionnaire, ex-parti unique- a surpris de nombreux militants et supporters du président Magufuli.
Le comité central du parti CCM a donc exclu 12 hauts dirigeants du parti dont 2 personnalités en vue : Sophia Simba, dirigeante de la ligue des femmes du CCM, ainsi que Ramadhan Madabida, président de la section du parti de Dar Es Salaam, ont été limogés pour « sabotage ».
En 2015, ils avaient désapprouvé le fait que l'ex-Premier ministre Edward Lowassa ne figure pas sur la liste des candidats potentiels du parti à la présidentielle.
Le comité exécutif a également lancé « un sérieux avertissement » à quatre autres responsables dont l'ancien ministre de l'Intérieur, Emmanuel Nchimbi, actuellement ambassadeur au Brésil. Il est sommé d'adresser une demande de pardon à la direction du parti.
Le président John Magufuli, leader du CCM, a fait adopter en fin de Congrès, une réforme qui réduit considérablement les membres du Comité exécutif passant de 388 membres à seulement 158. Quant au Comité Central il est ramené de 34 à 24 membres.
Les observateurs s'accordent à considérer que cette reprise en main du parti intervient alors que le président Tanzanien se montre plus en plus interventionniste dans les affaires de l'Etat et de l'économie.
Ce dirigisme met dans l'embarras de hauts fonctionnaires de l'Etat - craignant leur limogeage - et inquiète les entrepreneurs et investisseurs dont certains contrats passés avec l'État ont été récemment remis en cause.
Afrique
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