Les habitants de Ndjamena se sont réveillés ce mercredi matin dans une ville totalement quadrillée par les forces de l’ordre. Et comme c’est le cas depuis la prise du pouvoir par le CMT, ce sont ceux qu’on appelle les « bérets rouges », c’est-à-dire des forces spécialisées dans la guerre plutôt que le maintien de l’ordre, qui ont été déployées dans la capitale, surtout dans le 6e, le 7e et le 9e arrondissement qui sont considérés comme des bastions de l’opposition.
Des témoins parlent de dizaines de Toyota militaires lourdement armées et stationnées aux principaux carrefours et ronds-points, alors que d’autres patrouillaient dès l’aube jusque dans les petites rues de Ndjamena. La société civile accuse aussi ces soldats de s’être introduits dans certaines concessions où ils auraient malmenés et arrêtés au moins quatre personnes.
Manifestation tuée dans l'œuf
Ce dispositif militaire de grande envergure a apparemment dissuadé les opposants au nouveau pouvoir militaire de manifester comme ils le voulaient.
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Comme d’habitude dans de tels cas, les manifestants se sont divisés en petits groupes qui ont tenté de manifester dans leurs quartiers respectifs, en arborant notamment des pancartes exigeant la démission de la « junte militaire au pouvoir, contre l’ingérence de la France dans les affaires tchadiennes et aussi contre l’Union africaine », accusée d’avoir violé ses propres principes, en refusant de sanctionner « le coup d’État » au Tchad.
Ils ont également brûlé des pneus et quelques drapeaux français, avant que les forces de l’ordre n’interviennent, mais la situation est restée plutôt normale dans la plupart des quartiers de Ndjamena.
Plusieurs arrestations rapportées
Pour le moment, on parle au moins 17 manifestants interpellés à Ndjamena, dont le président du parti réformiste, Yasine Abdramane Sakine.
Des arrestations sont également signalées dans d’autres villes surtout dans le sud du pays, où des habitants ont répondu à l’appel du mouvement citoyen Wakit Tama.
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