Si on croit au classement publié par Africa cradle, voici les 10 présidents africains les plus meurtriers de tous les temps.
1. Mengistu Haile Mariam (400.000 – 1,5 million de décès)
En tant que président de l’Ethiopie et colonel du « Derg » (milice communiste) Mengitsu avait systématiquement tué tous ceux qui étaient contre lui.
Mengistu Haile Mariam, né le 21 mai 1937 à Wolayta en Éthiopie, est un officier éthiopien, lieutenant-colonel, chef de l’État de 1977 à 1991, qualifié de dictateur sanguinaire.
Il est à la tête du Derg à partir de juillet 1974. Cette junte militaire prend le pouvoir durant la révolution éthiopienne de 1974 et abolit le système féodal. Elle conserve le pouvoir en réprimant ses oppositions. Après l’instauration d’une démocratie populaire, Menguistu devient chef de l’État.
Après la défaite de l’armée éthiopienne devant le Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien en mai 1991, Mengistu se réfugie au Zimbabwe, sous la protection de Robert Mugabe. Il est condamné pour génocide, par contumace à la réclusion à perpétuité, puis, en appel, à mort le 26 mai 2008.
2. Yakubu Gowon (1,1 million de décès)
Le général Yakubu Gowon (né le 19 octobre 1934), est un homme d’État nigérian. Il a été chef d’État du Nigeria entre 1966 et 1975. Il obtint le pouvoir par un coup d’État en 1966, mais fut destitué par celui de Murtala Muhammed neuf ans plus tard. Cette période fut marquée par la guerre du Biafra, qui tua plus de 100 000 soldats et plus d’un million de civils.
3. Idi Amin (250 000 à 300 000 décès)
Le 3ème Président de l’Ouganda est responsable d’environ 250 000 décès qui ont été le résultat de son régime de terreur marqué par la torture, les exécutions extrajudiciaires, la corruption et la persécution ethnique. Il détenait le pouvoir de 1972 à 1979. Il a trouvé refuge en Libye, puis en Arabie Saoudite où il mourut en 2003.
4. Sani Abacha (100 000-200 000 décès)
Sani Abacha, né le 20 septembre 1943 à Kano et mort le 8 juin 1998 à Abuja, est un général et homme d’État nigérian. Il a été à la tête de la dictature militaire de son pays de 1993 à 1998.
En novembre 1993, Abacha se proclame chef de l’État, supprime toutes les institutions démocratiques et remplace de nombreux fonctionnaires civils par des chefs militaires. Il nomme un Conseil de gouvernement provisoire constitué essentiellement de généraux et de fonctionnaires de police, qui doit superviser un Conseil exécutif fédéral, constitué de civils en vue.
5. Ahmed Sékou Touré (100 000-150 000 décès)
Ahmed Sékou Touré, né le 9 janvier 1922 à Faranah et mort le 26 mars 1984 à Cleveland, est le premier président de la République de Guinée, en poste depuis l’indépendance obtenue de la France en 1958 jusqu’en 1984.
Issue de la lignée d’Almamy Samory, une femme qui avait longtemps combattu contre la colonisation de la Guinée, Touré n’a qu’une idée en tête : se débarrasser complètement de la France.
En 1960, il déclara son Parti Démocratique de la Guinée (PDG) d’être le seul parti légal dans l’état et jugé dès lors comme un dictateur virtuel. Il a été nominalement réélu à des nombreux mandats de sept ans, mais la Guinée n’avait pas d’autres partis politiques. Il avait emprisonné, tué ou exilé tous les plus forts leaders de l’opposition.
Selon Amnesty International, quelque 50 000 personnes auraient été assassinées sous le régime de Touré, de 1958 à 1984.
Mais selon Africa Cradle, 100 000 à 150 000 ont été tué pendant le régime de Touré.
6. Charles Taylor (100 000-150 000 décès)
Taylor est né le 28 janvier 1948 d’un père américain et d’une mère américano-libérienne qui font partie de l’élite du pays. À 24 ans, Taylor quitte le Libéria pour travailler et étudier aux États-Unis et, en 1977, il est diplômé en économie du Bentley College dans le Massachusetts.
Durant ses études, Taylor développe un intérêt pour la politique et décide de joindre l’Union of Liberian Associations (ULA) dont il devient président national. Ce groupe dénonce le régime du président libérien de l’époque, William Tolbert. Peu de temps après, ce dernier est assassiné, victime d’un coup d’État de Samuel Doe. Doe devient président, nomme Taylor conseiller et lui confie les services généraux du gouvernement.
Après avoir détourné 900 000 $ en trois ans, Taylor perd son poste et fuit aux États-Unis.
Arrêté puis emprisonné, il réussit à s’enfuir et se réfugie en Afrique afin de préparer une rébellion contre Samuel Doe. Pour ce faire, il joint le National Patriotic Front of Liberia (NPFL) et en devient leader vers la fin des années 1980. En 1989, le NPFL lance une attaque, c’est le début de la guerre civile.
Rapidement, Taylor contrôle une grande partie du pays, mais un éclatement au sein du NPLF ralentit sa conquête. De fait, un de ses principaux lieutenants, Prince Johnson, se dissocie de son leader et fonde avec près de 1 000 hommes l’INPLF (Independent National Patriotic Front of Liberia).
Prince Johnson et ses troupes prennent le contrôle de la capitale Monrovia, et assassinent Samuel Doe. Les troupes de Taylor et Johnson s’affrontent et la guerre civile prend toute son ampleur pendant les sept années qui suivent. En juillet 1997, des élections sont tenues et Taylor est élu avec 75 % des voix. Le scrutin a été jugé juste par les observateurs internationaux, mais des doutes persistent quant à sa validité.
Pendant son règne à la tête de l’État, Taylor continue de combattre tous ceux qui s’opposent à son pouvoir. La répression contre l’opposition fera 150 000 morts jusqu’en 1995
7. Hissène Habré (80 000-100 000 décès)
Hissène Habré né le 13 août 1942 à Faya-Largeau, est un homme d’État tchadien, membre de l’ethnie Gorane ou Toubou et du clan Anakaza.
Il a été président de la République du Tchad, de 1982 à 1990 à la suite du coup d’État qui renverse Goukouni Oueddei.
L’homme fort du Tchad est accusé d’être responsable de la mort de plusieurs dizaines de milliers de personnes. Ceux-ci comprennent les massacres contre Hadjerai et les Zaghawa.
Condamné à mort par contumace pour crimes contre l’humanité par un tribunal de Ndjamena, il est actuellement réfugié au Sénégal et inculpé de crimes contre l’humanité, crimes de guerre et actes de torture. La Cour internationale de justice a décidé le 20 juillet 2012 que le Sénégal avait manqué à ses obligations internationales et a ordonné aux autorités sénégalaises soit de juger Habré, soit de l’extrader vers la Belgique. Le procès s’ouvre à Dakar, le 20 juillet 2015.
8. Macius Nguema (50 000- 70 000 décès)
Francisco Macías Nguema, qui africanisa son nom en 1976 en Masie Nguema Biyogo Ñegue Ndong, est un homme politique équato-guinéen, né à Nsegayong le 1er janvier 1924 (Rio Muni) et mort à Malabo le 29 septembre 1979.
En 1972, il se proclame président à vie, premier ministre, ministre de la Justice et des Finances. Les onze ans de dictature de Macías Nguema sont souvent comparés à la présidence d’Idi Amin Dada en Ouganda, ou à celle de Bokassa en Centrafrique. La mémoire de cette période de violence et de souffrance pour la majorité du peuple équato-guinéen est encore vive aujourd’hui. Durant sa présidence, un tiers de la population meurt ou choisit l’exil (Cameroun, Gabon, Espagne et France).
Le 3 août 1979, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo(son neveu) avec l’aide d’un groupe de militaires prend le pouvoir. Macias fuit et s’enferme dans un bunker où il détruit les réserves de change du pays (la monnaie de l’époque était l’ekwele-bikwele, indexée sur la peseta espagnole). Le pays subira alors une crise monétaire grave.
Arrêté, le dictateur est jugé par un tribunal militaire et reconnu coupable de génocide (50 000 morts et 150 000 réfugiés).
9. Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu wa Za Banga (40 000 à 70 000 décès)
Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu wa Za Banga, né Joseph-Désiré Mobutu (né vers le 14 octobre 1930 à Lisala au Congo belge – décédé d’un cancer le 7 septembre 1997 à Rabat au Maroc), est un homme politique, militaire et dictateur qui préside la deuxième République démocratique du Congo de 1965 à 1971 puis exerce un régime autocratique au cours duquel le pays est rebaptisé Zaïre (1971 à 1997).
En juillet 1960, il devient secrétaire d’État du gouvernement indépendant de Patrice Lumumba. Il profite du désaccord entre les différents hommes politiques et du fait d’être l’un des seuls lumumbistes à avoir une quelconque expérience militaire pour évoluer très rapidement dans la hiérarchie militaire. C’est ainsi en tant que chef d’état-major, et sous l’influence de l’ambassadeur de Belgique, qu’il fait arrêter et assigner à résidence Lumumba en 1960. Ce coup d’état comptera beaucoup dans les relations entre les Belges et Mobutu. Il met en place un gouvernement temporaire, le Collège des commissaires généraux. Mobutu accuse ensuite Lumumba devant les caméras de sympathie pro-communiste pour s’attirer le soutien des États-Unis. Lumumba tente de s’enfuir à Stanleyville, mais est rattrapé en chemin par les soldats.
Mobutu le fait mettre en prison, où il est maltraité et torturé. Il est ensuite envoyé au Katanga de Moïse Tshombe, où il est assassiné le 17 janvier 1961.
Le 2 juin 1966, la population a pu mesurer toute la détermination de Mobutu qui fit pendre sur la place publique 4 anciens ministres accusés à tort de complot : Alexandre Mahamba, Jérôme Anany, Emmanuel Bamba ainsi que l’ancien Premier ministre Evarise Kimba. Ce jour-là, la population a cessé d’acclamer Mobutu, tout le monde a eu peur. Son 2e coup d’État n’était passé que de six mois.
En 1969, il fait écraser une révolte estudiantine. Les cadavres des étudiants abattus sont jetés dans des fosses communes et 12 étudiants sont condamnés à mort. L’université est fermée pendant un an et ses 2000 étudiants enrôlés dans l’armée où, selon la télévision nationale, « ils apprennent à obéir et à fermer leur gueule. »
Il instaure un régime autoritaire à parti unique, « le Mouvement populaire de la Révolution » et en devient le maréchal-président en 1982. Il mène une guerre sans merci et tue ses opposants. D’où son nouveau nom Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu Wa Za Banga, qui signifie « Mobutu le guerrier qui va de victoire en victoire sans que personne ne puisse l’arrêter ».
10. Paul Biya (20 000- 30 000 décès)
Paul Biya est né le 13 février 1933 à Mvomeka’a (Cameroun), sous le nom de Paul Barthelemy Biya’a Bi Mvondo. Il est le second président de la République du Cameroun et est en fonction depuis le 6 novembre 1982. Il a été associé à de nombreux enlèvements, de la corruption et de meurtres de personnes qui lui opposent.
Afrikalif
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