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Afrique

Tunisie: après les manifestations et les arrestations, les procès

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En Tunisie, après les manifestations, l’heure est au décompte des arrestations et à la justice. Dans tout le pays plus de 930 personnes ont été arrêtées, les procès sont donc nombreux. Hier à Tunis, comparaissaient 21 personnes arrêtées dans la petite ville de Tebourba, à 35 km de la capitale, ville où les manifestations contre la vie chère avaient démarré le 8 janvier. Elles sont accusées d’avoir participé à des actes de violences. Cette audience a surtout révélé que de nombreuses arrestations ont eu lieu de façon totalement arbitraire.

Devant le tribunal, un petit groupe d’hommes et de femmes piétine nerveusement près de l’entrée. Tous veulent savoir si leur mari ou leur frère figure parmi les 21 prévenus. Les regards sont stressés. Des policiers en civil les filment et prennent des photos, surtout quand ils parlent à un journaliste.

Mais le besoin de témoigner l’emporte. Noreyha, son bébé d’un peu plus d’un an dans les bras, raconte : « Ils sont entrés chez nous vers minuit et ils ont embarqué mon mari. Il travaille, ce n’est pas un casseur ! C’est le seul qui travaille dans notre famille. Il vend des légumes. Ils ont pris sa brouette et ils l’ont cassée. Pourquoi ? Ils ont utilisé des gaz lacrymogènes. Pourquoi ? »

Une voisine raconte presque la même chose. D’autres parlent d’arrestations de jour. Mais là encore arbitraires, selon eux, alors qu’il n’y avait aucune manifestation. « Mon frère a été arrêté, il n'a rien fait. Il a une petite entreprise à côté de notre maison. Il leur a dit : "Laissez-moi, j'ai rien fait, je rentre chez moi, qu'est-ce que vous êtes en train de faire?" Ils l'ont frappé, et ils l'ont pris. »

A l’intérieur du tribunal, les récits ressemblent à ceux des familles. Des prévenus qui disent aussi avoir été frappés par la police et ne pas avoir eu le droit de voir un avocat. Nadia Chaouachi, l’une des 60 avocates qui défendent ces jeunes gratuitement, s’inquiète de la violence de ces arrestations. Du jamais vu depuis la révolution. « Même en 2011, ce n'était pas aussi massif. Ce sont les anciennes méthodes qui reviennent mais de façon plus agressive, et je ne sais pas ce qu'ils cherchent. »

Arrestations violentes, procès-verbal signé sous la contrainte. Un à un les avocats ont démonté des accusations fabriqués de toute pièce. Hier, les avocats ont obtenu gain de cause : le juge a ordonné la libération des 21 prévenus et l’arrêt de toute poursuite contre eux. Le frère d’Akram a été libéré. Mais le mari de Noreyha ne faisait pas partie de ce groupe. Elle reviendra lundi pour une nouvelle audience.

 

 
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