En Tunisie, le départ forcé des Ivoiriens est difficile après les propos de Kaïs Saïed, le 21 février, sur la lutte contre la vague migratoire dans son pays.
Ceux qui se sont réunis lundi 27 février devant l’ambassade de Côte d’Ivoire, pour un éventuel rapatriement, évoquent avec tristesse leurs années en Tunisie. Malgré des années passées ici, la majorité se retrouve aujourd’hui sans travail, ni logement, et contrainte de partir.
Devant l’ambassade de Côte d’Ivoire à Tunis, Hervé, Ivoirien de 33 ans, raconte qu’il a fait tous les métiers depuis son arrivée en Tunisie il y a cinq ans. Pâtissier, maçon...
Malgré ses années de travail et plusieurs demandes de carte de séjour, il n’a jamais eu les papiers. Et durant le week-end du 25-26 février, il a été expulsé de son logement dans le quartier de Bhar Lazreg. Une situation qu’il ne comprend pas :
« Moi, j’ai travaillé avec des Tunisiens, il n’y a jamais eu ce problème-là. On n’a jamais eu un Tunisien, un Marocain ou un Maghrébin qui a été inquiété en Côte d’Ivoire. Jamais. Donc, je pensais que ça devait être le cas ici. »
C’est avec un goût amer qu’il va quitter le pays. « J’ai fait des papiers pour rentrer, parce qu’aujourd’hui, je ne sais pas. Aujourd’hui, on m’a mis dehors. Tu vas chez un frère, le frère il te dit ''je ne peux, parce que moi-même, on m’a donné deux jours''. Bon, au final, on va où ? », déplore-t-il.
Adeline, 35 ans, porte son bébé de deux mois dans une couverture. Un enfant à qui elle n’a pas pu donner de statut légal en Tunisie, faute de moyens :
« Je réclame les papiers pour faire l’extrait du bébé, on me dit de payer 700 dinars (environ 64 euros, NDLR). J’ai dit ouvertement que je n’ai pas les 700 dinars. Pour cela, ils ont bloqué les papiers de mon bébé. Jusqu’à présent, mon enfant n’a pas d’extrait. Qu’est-ce que je vais faire, maintenant ? Je préfère rentrer chez moi pour pouvoir faire l’extrait de l’enfant, pour pouvoir le mettre à l’école. »
Les ambassades du Mali, du Cameroun et du Burkina Faso ont également invité leurs ressortissants, via des communiqués, à se rapprocher de leur chancellerie s’ils souhaitent un retour volontaire.
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