La loi sur l'égalité successorale entre l'homme et la femme en Tunisie a été approuvée par le Conseil des ministres ce vendredi 23 novembre. Une première étape avant qu'elle ne soit débattue au Parlement dans les prochaines semaines. Mais cette loi divise la société comme la classe politique. Le parti islamiste Ennahdha, principale formation du Parlement, a déjà déclaré qu'il était plutôt hostile à cette réforme. Les autres formations politiques ne se sont pas prononcées officiellement.
Cette mesure parmi une série d'autres réformes sociétales proposées par la Commission des libertés individuelles et de l'égalité (Colibe), est la plus débattue en Tunisie. Elle divise la société comme les partis politiques. Des divisions qui se font même ressentir en interne. Certains parlementaires des partis de gauche, traditionnellement progressistes, ont déjà déclaré qu'ils ne voteraient pas le texte. D'autres, au contraire, du parti islamiste Ennahdha l'approuvent, alors que leur parti est réticent.
L'égalité est la règle générale
Le texte de loi indique que l'égalité doit devenir la règle générale en matière d'héritage en cas de décès des parents. Mais chaque citoyen pourra de son vivant contourner ce principe d'égalité en passant par un notaire. Les défenseurs de l'égalité des droits gardent bon espoir de voir le Parlement approuver ce projet de loi et considèrent que le parti au pouvoir avec les autres forces politiques pèseront contre Ennahdha.
L'influence de la présidentielle
Après son approbation par le Conseil des ministres, le projet de loi sera débattu au sein du Parlement dans les prochaines semaines. Mais l'approche de la présidentielle prévue en novembre 2019 risque d'influencer les débats. Initié par le président Béji Caid Essebsi, ce projet de loi inédit dans le monde arabe a déclenché un vif débat sociétal, au delà même des frontières tunisiennes.
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