Franklin Mowha est le président de l'organistion des Frontline Fighters for Citizen Interests, FFCI et membre du REDHAC, le Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale. Depuis le début de la crise dans les zones anglophones en novembre 2016, il y menait des activités, répertoriant notamment les cas de violations des droits de l'homme. Il n'a plus donné signe de vie depuis son séjour dans la ville de Kumba. Ses proches ont mené l'enquête auprès des autorités. Sans succès.
La dernière fois que Franklin Mowha a donné des nouvelles à ses proches, c'était le 6 août dernier. Le président de l'organisation des FFCI se trouvait alors dans la ville de Kumba, dans la région du Sud anglophone. Il était en mission dans le cadre de ses activités de défenseur des droits de l'homme.
Hervé Nzouabet, activiste et membre de plusieurs plateformes de la société civile camerounaise, explique que « ses activités consistent simplement à permettre aux aux individus victimes de violations de droits humains à avoir accès à la justice. Ce n'était pas la première fois qu'il était à Kumba, il y avait été en mai et plusieurs fois avant. Mais cette fois-ci, on craint qu'il ait été pris dans le cadre des rafles qui ont lieu dans ces zones et confondu avec certaines autres personnes ».
Un membre des FFCI qui a tenu a garder l'anonymat s'est alors rendu à Kumba. Il s'est renseigné à l'hôtel où séjournait Franklin Mowha, à la police et à la gendarmerie. Il n'a obtenu aucune information. Il s'est également rendu à la prison de Buéa. En vain : pas trace de l'activiste.
Théophile Nono, ami et membre du REDHAC, le Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale est inquiet. « C'est connu qu'il a eu beaucoup de problèmes dans le cadre de ses activités de défense des droits de l'homme. Par contre, depuis que les évènements ont été déclenchés dans les deux zones du Cameroun anglophone, il ne nous a jamais fait part d'aucune menace de qui que ce soit, du côté du gouvernement, ou bien de la part des insurgés. Bon, là, rien n'est clair. »
Prochaine étape pour les organisations de défense des droits de l'homme : en appeler à l'armée camerounaise et aux services de renseignements.
Joint par RFI, le ministre de l'Administration territoriale a déclaré ne pas avoir, à ce jour, d'informations sur cette disparition.
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