L’approvisionnement des ménages en gaz domestique coince toujours. Le ravitaillement a certes commencé, mais la quantité mise à la disposition des populations est largement en deçà de la demande. C’est le constat que nous avons fait, le mardi 31 juillet 2018.
« Lundi, nous avons reçu 20 bouteilles de B12. C’est parti aussitôt. Ça n’a pas suffi. Toutes les commandes n’ont pas pu être satisfaites, surtout les B6. On attend une livraison cet après midi », a fait savoir le gérant d’une station-service, à Marcory. Sur la hausse des prix des bouteilles de gaz, notre interlocuteur a indiqué que ceux-ci n’ont pas bougé. « Dans les stations-service, le prix officiel est respecté. S’il y a une augmentation, c’est peut-être chez les revendeurs de gaz », a-t-il insisté. De même, un pompiste, dans une station-service située sur le boulevard Valery-Giscard-d'Estaing (Vge) à Koumassi, a fait savoir que depuis samedi, ils n’ont pas de gaz domestique pour approvisionner les nombreux ménages qui les sollicitent.
En entrant à Koumassi, nous nous sommes également renseignés à la station mitoyenne à l’hôpital général de cette localité. Elle a été ravitaillée lundi. Mais, sur une commande de 136 bouteilles B12, les travailleurs ont réceptionné 83. Pour ce qui est des B6, ils en ont reçu 36. Ce stock s’est arraché comme de petits pains. « Et, la demande est toujours forte », ont-ils fait remarquer.
B. Mathieu est revendeur de gaz butane à Koumassi « Inchala ». Il n’apprécie pas l’attitude de son fournisseur, grossiste. « Quand vous allez chez lui, il a une pile de bouteilles vides, des commandes. Donc, quand le produit arrive, il sert ses clients avant nous ses partenaires. Donc, nous les revendeurs, on n’est pas ravitaillé. Comment satisfaire nos clients dans les quartiers ? », s’est-il interrogé. Il nous a montré un cahier de réservation. « Voyez vous même, les gens sont là, à attendre », a-t-il dit, insistant sur l’urgence.
« Cette situation n’incombe pas à Petroci. Cela résulte certainement de la politique de distribution des marketeurs », s’est dédouané un cadre de cette entreprise, que nous avons contacté par téléphone. Notre source a expliqué que chaque marketeur (entreprise pétrolière) dispose de son centre emplisseur. « Quand le butanier arrive, il ravitaille Petroci en premier lieu, puisque c’est nous qui avons passé commande. Mais après, il va livrer aux différents marketeurs. A ce niveau, chacun a sa politique de distribution sur le terrain », a-t-il indiqué. Notre interlocuteur a évoqué l’utilisation du gaz comme carburant, dans certaines villes. « On leur dit de ne pas le faire mais hélas, ça continue. C’est à cause des ménages que l’État subventionne les prix du gaz butane. La cible n’est pas atteinte et ce sont des transporteurs qui s’en servent comme carburant. Ce n’est pas normal », s’est-il plaint.
A l’évidence, les besoins des ménages ivoiriens ne sont pas satisfaits. Gbalou Évariste, Secrétaire général du Syndicat ivoirien des revendeurs de gaz, avait, on s’en souvient prévenu que cette situation pourrait perdurer jusqu’en septembre. « le gaz qui arrive ne peut pas couvrir les besoins des populations sur toute l’étendue du territoire national. Des pénuries par secteur vont se poursuivre », avait-il laissé entendre.
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