Pour bénéficier des services de l’Assurance maladie universelle, les travailleurs du secteur informel devront cotiser 4 000 FCFA par mois, les travailleurs indépendants du secteur formel 15 000 FCFA et les fonctionnaires 2,5 % de leurs revenus mensuels sur les 5 % requis, a annoncé mardi le ministre Bassolma Bazié.
« Le Régime d’assurance maladie universelle (RAMU) a un caractère obligatoire et profite aux populations sans distinction de race, de nationalité, de sexe, d’origine ou d’antécédents pathologiques », a déclaré le ministre d’État chargé de la Protection sociale, Bassolma Bazié, lors d’une conférence de presse tenue mardi.
D’après lui, depuis l’adoption de la loi instituant le régime d’AMU en 2015 jusqu’en 2023, seulement deux décrets d’application de cette loi avaient été adoptés. Le gouvernement de la Transition a travaillé pour en adopter six autres.
Bassolma Bazié a expliqué que les agents publics de l’État et les travailleurs salariés et assimilés cotiseront 5 % de leurs revenus mensuels, répartis à raison de 2,5 % à la charge de l’employeur et 2,5 % à la charge de l’agent.
Pour les travailleurs indépendants du secteur formel, la cotisation est fixée à 15 000 FCFA par mois, et pour ceux de l’économie informelle ainsi que les personnes indigentes, à 4 000 FCFA par mois. D’après le ministre, les bénéficiaires des pensions ou des rentes cotisent à un taux mensuel de 2 %.
« Le paiement de la cotisation par l’assuré ou pour son compte lui permet de bénéficier d’une couverture sanitaire pour lui et les membres de sa famille à sa charge », a-t-il ajouté.
M. Bassolma a évoqué les prestations éligibles, comprenant entre autres des actes de médecine générale, des spécialités médicales et chirurgicales, des soins infirmiers, des soins liés à l’hospitalisation, des examens de biologie médicale, etc.
« À ce jour (29 octobre 2024), plus de 1 500 personnes ont été immatriculées et ont reçu leurs cartes ou attestations provisoires d’immatriculation, et 12 structures ont été affiliées, avec 199 112 autres personnes pré-immatriculées », a déclaré le ministre d’État, chargé de la Protection sociale.
Selon lui, les assurés doivent payer un ticket modérateur de 30 % afin de bénéficier des prestations du Régime d’assurance maladie universelle (RAMU). Il a par ailleurs expliqué que l’AMU est un dispositif visant à protéger les individus des contraintes financières en cas de maladie ou de maternité.
D’après lui, cela traduit la volonté des autorités burkinabè de renforcer le système de protection sociale conformément à la convention 102 de 1952 de l’Organisation internationale du travail relative à la sécurité sociale, et de faire du droit à la santé une réalité.
Le ministre d’État a aussi mentionné que divers sites ont été identifiés pour l’immatriculation de la population. Il s’agit du siège de la CNAMU à Ouaga 2000, de l’immeuble Baoghin situé à Larlé, de l’immeuble de la Modernisation situé sur l’avenue Kwame Nkrumah, du bâtiment Lamizana et des 13 directions régionales du Travail et de la Protection sociale.
À l’écouter, les défis de la mobilisation sociale, de la mobilisation des ressources financières, de l’acquisition de la logistique et des modules informatiques doivent être relevés pour une opérationnalisation effective du RAMU.
Pour Bassolma, l’État est conscient de ces enjeux et travaille à la poursuite de l’adoption des textes d’application, à la mise en place d’un dispositif de collecte des cotisations et à la formation des agents de santé sur les outils de gestion pour assurer le bon fonctionnement du RAMU.
Créé en septembre 2015 par le gouvernement, le RAMU a pour objectif d’assurer la prise en charge des soins en cas de maladie ou de maternité.
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