Le groupe français inaugure en septembre son aérohub. Cette plafeforme doit lui faire prendre une longueur d ’avance sur ses concurrents, CMA CGM et Sea-Invest.
Ces dernières années, la croissance continue des exportations et des importations ivoiriennes a entraîné la saturation des installations logistiques existantes dans le pays. La Côte d’ivoire réalise plus de 80 % de ses activités d’import-export àpartir du port autonome d’Abidjan, qui est l ’un des poumons de l’économie ivoirienne. Les armateurs, affréteurs et logisticiens commencent à développer des projets en dehors de l ’enceinte portuaire, devenue trop exiguë pour absorber tout le flux de marchandises et de biens. Le groupe français Bolloré Transport & Logistics mettra en service dès septembre son aérohub, une nouvelle plateforme logistique jouxtant l ’aéroport international d’Abidjan. Cette infrastructure - dont le coût d’investissement n’a pas été révélé – sera entièrement consacrée aux denrées de grande consommation, en particulier le riz, le sucre, les produits laitiers et pharmaceutiques. « Nous avons ainsi mis en place un système d’entrepôt tri-température - froid négatif environ 20°C, froid positif de 2 °Cà 10 °C, et température ambiante - qui facilitera la conservation des produits au sec, surgelés ou frais », explique une source chez Bolloré.
La première phase de l’aérohub consiste en la construction d’un entrepôt de 6 000 m2, économe en énergie, et alimenté par des panneaux solaires. L’aérohub pourra intégrer les flux de transport multimodal entre terre, mer et air grâce à la localisation à quelques encablures de l ’aéroport et à quinze minutes par la route du Port autonome d ’Abidjan, où Bolloré contrôle le terminal à conteneurs.
Avec cette plateforme, le groupe français entend optimiser les services qu’il propose à ses clients ouest-africains, en particulier des acteurs de la grande distribution - tel Leader Price - ainsi
Que de la restauration - comme l ’enseigne Burger King - dont le développement en Côte d’ivoire, mais aussi au Burkina Faso, au Mali et au Niger, serait fortement entravé par des ruptures logistiques.
Deux autres projets dans la zone industrielle de Yopougon
Avec cet aérohub, Bolloré prend un temps d’avance sur ses concurrents présents sur les bords de la lagune Ébrié, qui comptent également installer de nouvelles bases logistiques dans la capitale économique ivoirienne, vue comme une locomotive économique régionale et un hub incontournable. Mais ils n’ont pas choisi le même emplacement. En 2016, l’armateur CMA CGM a annoncé un projet centré sur la filière des produits frais dans la nouvelle zone industrielle de Yopougon (dite PK 24) pour 20 millions d’euros d’investissement. Toujours à Yopougon, le belge Sea-Invest planifie de son côté une plateforme logistique pouvant accueillir plus de 120000 tonnes de marchandises, à proximité de l ’auto route, l ’axe principal qui relie Abidjan au reste du pays. Ces deux projets ne sont toujours pas sortis de terre, car Sea-Invest tout comme CMA CGM attendent la fin du chantier de réaménagement de la zone industrielle de Yopougon, qui vise à désengorger les zones plus proches du port et de l’aéroport, pour construire leurs propres plateformes.
Attribué en 2015 à China Harbour Engineering Company (CHEC), qui a également travaillé sur l ’extension du port autonome, le chantier d’aménagement de cette nouvelle zone logis tique a pris du retard. Et donc décalé ces développements logistiques.
Economie
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