La masse bénéficiaire cumulée des six filiales du groupe marocain BOA, cotées à la BRVM a atteint 110 milliards de Fcfa en 2023, en hausse de +18%.
Les dirigeants du groupe bancaire ont présenté, ce vendredi 19 avril 2024 à Abidjan, les résultats au 31 décembre 2023 des six filiales cotées à la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM), en présence des acteurs du secteur.
Cette performance permet à l’ensemble des BOA cotées de distribuer un dividende global de 67,3 milliards de Fcfa, en croissance de 26%, représentant un rendement du dividende élevé, situé entre 10,4% et 12,2%.
Selon Laura Tran Duc-Minh, directrice chargée des participations du Groupe BOA, ces résultats ont été obtenus « grâce à une politique de réorientation du portefeuille vers les PME et les particuliers, des secteurs certes plus risqués, mais plus rentables ».
Dans l’espace de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), elle a relevé que « malgré des contextes un peu compliqués, les banques sont restées résilientes ». Le Mali « a doublé ses résultats (tandis que) le Burkina tire son épingle du jeu », de même que le Niger.
Des risques maîtrisés
Après plusieurs années de non-distribution, BOA Mali ayant finalisé l’assainissement de son portefeuille, peut à nouveau dédier les fruits de sa croissance au développement de la banque, tout en rémunérant ses actionnaires.
Au niveau de la bourse, à l’exception de BOA Niger dont le titre a subi les répercussions négatives des évolutions politiques du pays (baisse du cours de 6,8%), le titre de toutes les autres filiales a affiché une performance variant dans une fourchette de 5,4% à 86,4% pour l’année 2023.
Sur le volet politique, le Niger a été placé sous embargo durant tout le second semestre 2023 par la Cedeao, en réponse au coup d’Etat de juillet 2023. La note souveraine du pays a d’ailleurs été dégradée en 2023.
Trois pays de l’espace Cedeao, notamment le Burkina Faso, le Mali et le Niger sont désormais sous régime de transition.
En dépit de ce contexte difficile, les filiales BOA cotées à la Brvm ont affiché une progression de +5,1% à 2.348 milliards Fcfa de leurs encours de crédits agrégés.
Ce résultat a été atteint malgré une rétraction des dépôts agrégés de -1,9%, s’établissant à 3.324 milliards de Fcfa avec des performances disparates d’une banque à l’autre. La diversification bilancielle en faveur des PME a été amorcée avec prudence.
La croissance des crédits s’est accompagnée d’une amélioration du coût du risque, qui représente 0,9% des encours moyens de crédits durant l’exercice 2023 contre un taux de 1% en 2022, a fait savoir Mme Laura Duc-Minh.
Performances et perspectives
Au niveau de la bourse, « le Niger a atteint aujourd’hui le niveau avant le coup d’Etat », a noté Mme Laura Tran Duc-Minh. Au Mali, un « plan de remédiation et de nettoyage du portefeuille », permet de réallouer toute la richesse créée dans le résultat et la redistribution.
Concernant le Sénégal, Laura Tran Duc-Minh a partagé qu’il y a eu des « incertitudes » en raison de l’élection présidentielle, tout au long de l’année 2023, mais la filiale a enregistré une « belle » performance avec un Produit net bancaire de 12%.
La filiale ivoirienne, elle, a enregistré des dépôts « en forte hausse » et des crédits en évolution de 18%, une croissance tirée notamment par les PME et les particuliers. Le Produit net bancaire a « augmenté de 27% et dépassé la barre des 60 milliards Fcfa ».
Abderrazzak Zebdani, directeur général de BOA-West Africa, actionnaire majoritaire de toutes les filiales de la zone Uemoa, qui a salué « des résultats très très appréciables », a indiqué que le principal défi aujourd’hui est d’accompagner les PME en termes de financement et de poursuivre l’orientation stratégique sur le digital.
Par ailleurs, le groupe entend accélérer le développement du Trade, jouer sur sa présence à travers le continent africain et « finir en beauté » son plan d’orientation stratégique 2022-2024 avant d’amorcer d’autres défis pour 2025-2027.
Le produit net bancaire consolidé du groupe a atteint 775 millions d’euros (508,36 milliards Fcfa), en croissance de 10,8%. Cette progression est portée par les revenus nets de l’activité clientèle, essentiellement grâce à de meilleures marges d’intermédiation et à une progression des commissions.
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