Le Conseil du café cacao frappe fort. Il vient de mettre fin momentanément aux activités de certaines coopératives qui contreviennent aux règles de commercialisation de la campagne intermédiaire.
Le directeur général du Conseil café cacao, Yves Brahima Koné, est déterminé à assainir les activités sous les cacaoyers. Il se trouve que des organisations coopératives se sont lancées dans la surenchère, depuis la fixation du prix du Kilogramme de cacao, pour la campagne intermédiaire.
40 coopératives viennent ainsi d’être suspendues par le Conseil, pour activités anticoncurrentielles. De quoi s’agit-il ? Le gouvernement a fixé le prix bord champ à 1 500 F Cfa, le kilogramme. Quand l’acheteur ou la coopérative prend le produit, il doit le revendre avec une marge de 80 F Cfa, soit 1 580 F Cfa aux exportateurs ou multinationales. C’est le barème officiel.
Seulement que ces coopératives et certains acheteurs exigent entre 1 600 et 1 800 F Cfa aux exportateurs, afin de réaliser de superprofits, contrairement à la règle. C’est ce qui est constaté dans le port d’Abidjan et le premier port mondial d’exportation de cacao, San Pedro.
Pour réussir leur opération, ces coopératives ont créé une pénurie fictive, afin de forcer la main aux exportateurs. Cela a consisté à stocker le produit pour mettre la pression sur le marché. Il est ainsi déploré le stockage de 60 000 tonnes de fèves de cacao, depuis le début de la campagne intermédiaire, en avril dernier.
Le but est de déséquilibrer le marché en mettant la pression chez les exportateurs, qui sont à la recherche de produits pour satisfaire leurs contrats. Cette attitude défavorise fortement les opérateurs financièrement modestes, face aux multinationales, ayant une capacité de financement importante.
« Il y a un inventaire qui est fait actuellement. L’objectif est de déterminer exactement la quantité de fèves qui est stockée et de décider après ce qu’il faut en faire », dit-on du côté du Conseil du café-cacao.
Cette évaluation se fait en brousse chez les acheteurs indépendants et dans les magasins des coopératives. Le Conseil regarde également si ces acteurs de la filière ont des contrats de livraison. Si oui, le Conseil les encouragera à satisfaire automatiquement à leurs obligations. Sinon, ils seront contraints de céder leurs fèves.
Si les exportateurs saluent la mesure de suspension prise par la structure de régulation de la filière, ils souhaitent plus de fermeté : « Le Conseil doit être plus strict avec ceux qui stockent le cacao illégalement, en vue d’exiger un prix plus élevé. Il faut que cela cesse. Il n’y a pas assez de cacao cette année, il faut éviter de compliquer la situation ».
Estimant que sans cette pratique malheureuse de certains acheteurs et coopératives, il y aurait plus d’arrivée et d’enregistrement de cacao dans les ports, que ce qu’il est donné d’observer présentement. En tout cas, le Conseil se dit engagé à mettre de l’ordre dans la commercialisation du cacao, pendant cette petite campagne qui court d’avril à septembre.
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