Performances contrastées pour les pays d'Afrique francophone dont la compétitivité économique est passée au crible par le Forum économique mondial (FES) de Davos tous les ans. La dernière mouture est parue mardi. La Côte d'Ivoire tombe de 8 rangs sur fond d'interrogations en amont des législatives de novembre.
Institutions, infrastructures, environnement macroéconomique, santé et éducation, enseignement supérieur, développement du marché financier, innovation… Tous les ans le Forum économique mondial (FES) de Davos passe les compétitivités économiques des pays au crible.
Douze critères d’analyse dont quelques pays du Maghreb et d’Afrique francophone se tirent plutôt bien cette année, dans la dernière mouture parue mardi : ainsi de Maurice (45e, +1 par rapport au classement de l’an dernier) qui garde son rang de premier pays africain du classement, mais aussi le Maroc (70e, +2), le Mali (125e, +2), Madagascar (128e, +2) et la Mauritanie (137e, +1).
Ce n’est pas le cas de tous. D’autres pays africains reculent, comme le Gabon (108e, – 5), le Sénégal (112e, – 2), le Cameroun (119e, – 5) ou le Bénin (124e, – 2).
La Tunisie, également, continue de descendre les marches de la compétitivité mondiale, perdant trois rangs par rapport à l’an dernier. Avec un score de 3,92 sur 7, le pays est 95e sur 138 pays classés. Elle occupait le 92e rang dans l’édition 2015.
La Côte d’Ivoire a perdu huit points, passant de la 91e à la 99e place. Le problème n’est pas tant économique — la croissance affiche une progression de plus de 8% — que politique et sécuritaire.
L’attentat de Grand-Bassam en mars dernier et l’incertitude politique quant à la prochaine élection législative poussent les acteurs économiques à la prudence.
La République démocratique du Congo (RDC) qui n’était pas classée l’an dernier apparaît cette année au 129e rang. L’Algérie reste stable à la 87e place pour la quatrième année consécutive. Ce dernier pays souffre principalement de la baisse du prix du pétrole et du gaz.
Désintérêt des investisseurs pour la Tunisie
La Tunisie se retrouve donc dans le dernier tiers du classement alors qu’en 2010, elle se classait 32e et premier pays africain. « Le score ne bouge pas par rapport à l’an dernier [3,92 contre 3,93] mais quand on n’avance pas, on recule car les autres ne nous attendent pas », résume Faycel Derbal, porte-parole de Instauring an Advocacy Champion for Economy (IACE), un think-tank international pro-entrepreneurial.
La Tunisie est particulièrement à la traîne sur celui du marché du travail en pointant à la 133e position. « Nous sommes l’avant-dernier pays africain sur ce thème [devant l’Égypte]. Il est inadmissible que des pays comme le Mali et le Tchad – avec tout le respect que je leur dois – fasse mieux que nous », s’emporte le porte-parole de l’IACE.
Le manque de productivité, le coût du travail ou encore l’absence de négociation sociale étaient déjà la cause du mauvais classement de l’an dernier avec également le coût du terrorisme où la Tunisie est classée 127e.
« Chaque année, les investisseurs ont de moins en moins de raison d’investir dans le pays », se désole Walid Bel Haj Amor, directeur général adjoint du cabinet de conseil Comete Engineering et membre de l’organisation de la Conférence internationale sur l’investissement qui se tiendra fin novembre à Tunis.
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