Jusqu’au mois de mars 2020, le quotidien de Sylla Pape Anzoumane était sur les routes, entre la Guinée et la Côte d’Ivoire. Mais depuis la pandémie de Covid-19, les frontières terrestres sont fermées et les cars internationaux à l’arrêt. Alors à plus de 60 ans, le Guinéen a dû trouver un autre travail.
« Tout le monde a été mis au chômage technique. Moi-même qui suis là, je me suis reconverti comme livreur. J’ai une voiture, j’achète de l’eau chez les Libanais et je fournis les boutiques, pour 200 francs. »
L’Union des conducteurs routiers de l’Afrique de l’Ouest, la Mauritanie et le Maroc, l’Ucrao, a lancé un appel au gouvernement ivoirien pour rouvrir les frontières et leur permettre de reprendre leurs activités. Les 24 000 employés du secteur sont aujourd’hui sans revenus, d’après les chiffres de son secrétaire général, Daouda Bamba.
« C’est presque 300 compagnies, ivoiriennes comme non-ivoiriennes, qui résident en Côte d’Ivoire pour faire du transport de personnes inter-États. Et aujourd’hui, toutes ces 300 compagnies sont en faillite. Parce que ça va faire trois ans que ces compagnies n’exercent pas, sont inactives et paient leurs impôts. »
Interrogé sur ce point lors de la conférence de presse à l’issue du conseil des ministres du 9 novembre dernier, le porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly, avait invoqué « des raisons de sécurité » et promis que « dès que la situation le permettra, le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité prendra toutes les dispositions nécessaires ».
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