Cette année, les prix bord champ varient entre 200 et 300 francs CFA le kilo. Problème : la plupart des acheteurs n’ont pas pré-financé la campagne. Les producteurs continuent donc de stocker leurs noix, eux qui avaient déjà sous les bras, pour certains, un stock non vendu de l’année passée. Faute de liquidités, la campagne reste timide, constatent plusieurs producteurs.
Et les usines locales, comme les multinationales, sont dans un moment d’observation. Elles estiment qu’il n’est pas rentable d’acheter : les prix sont beaucoup trop bas par rapport aux coûts de production, qui eux explosent. En moyenne, les usines perdent 170 francs CFA par kilo de noix brutes transformées. Par ailleurs, la qualité des noix présentes sur le marché actuellement ne correspond pas aux besoins des acheteurs.
Les transformateurs ivoiriens fragiles
Cette situation ne fait que fragiliser davantage les transformateurs nationaux, qui ont du mal à compenser les pertes, et ce, malgré les accompagnements de l’État. Plusieurs d’entre eux n’ont toujours pas reçu leur stock d’amorçage qui leur permet de démarrer les achats. Or, la qualité des noix brutes diminue à mesure que les jours passent et la campagne s’achève à la fin du mois de mai.
Problèmes d’approvisionnement en noix brutes, difficultés d’accès au secteur bancaire, déficit de compétitivité face aux entreprises asiatiques… Les transformateurs ivoiriens cumulent une série de handicaps qui les empêchent de se développer solidement. Ces entreprises auraient besoin d’un soutien pour le financement et pour couvrir leurs pertes, au moins le temps d’atteindre une taille critique, estime un acteur du secteur.
Malgré ces difficultés, le Conseil Coton Anacarde espère que la barre des 300 000 tonnes de noix brutes transformées en Côte d'Ivoire cette année sera franchie. En parallèle, le régulateur a entamé une série d’achats groupés auprès des coopératives de producteurs. L’objectif est double : injecter des liquidités sur le marché et faire respecter le prix officiel.
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