Depuis la survenue du Covid-19 en Côte d’Ivoire en mars 2020, les activités liées à la production, au stockage, à la commercialisation et à la transformation de l’anacarde ont fortement baissé, obligeant l’Etat de Côte d’Ivoire à mettre en place un plan de riposte pour atténuer l’impact de la pandémie sur le trafic de cette denrée dans la région du Gontougo.
Plusieurs opérations d’enlèvement d’anacarde dans le Gontougo
L’anacarde demeure la culture de rente principale dans la région du Gontougo qui nourrit des milliers de producteurs. Mais, la pandémie du Covid-19 a frappé de plein fouet le trafic de la noix de cajou qui a plongé les acteurs de cette filière dans le désarroi, incapables de stocker leurs produits selon les critères requis.
Pour remédier à cette situation qui risque d’amener les producteurs à vivre dans la précarité, le Gouvernement ivoirien a décidé de mettre en place un plan dont l’un des axes est l’achat de 200 mille T de noix de cajou auprès des producteurs. Ce qui devrait leur permettre d’écouler leurs stocks dans le contexte de la crise sanitaire.
Cette opération a été menée par le Conseil du coton et de l’anacarde (CCA) et le Groupement d’intérêt économique des exportateurs professionnels des produits agricoles (GIE-GEPPA) (GIE-GEPPA) dans plusieurs localités de la région du Gontougo.
En avril, la Société coopérative des producteurs agricoles de la région des savanes (COOPARES) avait initié à Kotouba dans le département de Nassian (Nord-est, région du Bounkani) une opération d’achat de la noix de cajou au prix borchamps fixé à 400 F CFA par l’Etat. cette opération s’est étendue dans tout le district du Zanzan (Régions du Bounkani et Gontougo).
Une autre opération d’achat de la noix de cajou avait été lancée à Sapli, localité à 40 km de Bondoukou au même grâce à la Société coopérative des producteurs agricoles de café, cacao et anacarde de Bondoukou (SCOOPACAB), membre du GIE-GEPPA, dirigée par Ayié Alain.
Les producteurs de Nafabeni dans la sous-préfecture de Sorobango et de Mème dans la préfecture de Koun-Fao ont pu également déstocker plusieurs tonnes de leurs produits grâce à des opérations menées par le GIE –GEPPA, avec l’appui du CCA.
La ville de Bondoukou, n’est pas demeurée en reste de ce vaste mouvement d’enlèvement d’anacarde. La Coopérative des producteurs d’anacarde de Bondoukou (COPABO) avait procédé dans plusieurs localités du département au lancement d’une opération d’achat de 200T de la noix de cajou.
Ces opérations qui se sont déroulées sur l’ensemble du territoire du Gontougo visaient à permettre aux paysans de faire face à la maladie à Coronavirus qui a ralenti les activités liées à la commercialisation de l’anacarde et surtout à lutter contre les acheteurs véreux qui paient le produit à des prix en deçà de celui fixé par le Gouvernement.
Des kits d’intrants agricoles pour les producteurs du Gontougo
Outre l’opération d’enlèvement d’anacarde, l’Etat de Côte d’Ivoire a mis en place un Programme d’urgence d’appui au secteur de l’agriculture (PURGA-COVID 19) dont l’un des axes est la lutte contre la propagation du COVID 19 qui sévit en Côte d’Ivoire depuis plusieurs mois. Ce programme a permis la distribution, en octobre, à Bondoukou et à Tanda, du matériel et kits d’intrants agricoles aux producteurs de la région du Gontougo en vue d’atténuer l’impact du COVID 19 sur le secteur agricole.
Au total, 154 ha en prestation de labour, 2294, 2 kg de semence, 350 mille boutures de manioc, 49 300 kg d’engrais NPK, 21 935 kg d’engrais Urée, 877 L d’herbicide, 427 L d’insecticide, 19, 35 Kg de fongicide, 81 pulvérisateurs, 82 arrosoirs 15 tricycles, des tracteurs ont été remis aux paysans exerçant dans le domaine du maïs, manioc, banane plantain et culture maraichère.
Pour mieux organiser la filière anacarde en vue de permettre aux producteurs d’être pris en compte dans les décisions visant à développer le secteur, l’Etat a invité les acteurs à mettre en place une organisation interprofessionnelle anacarde (OIA).
Cette organisation permettra de résoudre également plusieurs problèmes comme la mévente des noix de cajou, le disfonctionnement des coopératives et des unions, la fuite des produits vers les pays limitrophes et surtout la qualité de la noix de cajou.
Malgré la survenue de la maladie, les producteurs d’anacarde se réorganisent en s’adaptant à cette pandémie grâce au soutien de l’Etat de Côte d’Ivoire qui a décidé dans les prochains mois de construire une plateforme de zone agro industrielle de Bondoukou dédiée à la transformation de l’anacarde
Une étude d’impact environnemental et social (EIES) relative aux travaux d’aménagement a débuté en juillet. La réalisation de cette zone agro industrielle, financée par la Banque mondiale, s’inscrit dans le cadre de la promotion de la compétitivité de la chaine de valeur de l’anacarde (PPCA) et débutera sur une superficie de plus de 15 ha sur les 64 ha retenus.
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