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Economie

Côte d’Ivoire : le Ramadan, un mois de vaches grasses pour les boulangeries d’Abidjan

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Le Ramadan, mois de grande pénitence est aussi une période juteuse pour des commerçants, particulièrement les boulangers. Dans l’ensemble des communes d’Abidjan, le pain reste l’un des aliments les plus consommés, notamment par la communauté musulmane, pendant ces jours de jeûne. A 4 heures du matin à la prise du petit déjeuner (Sahour) tout comme à l’heure de la rupture à 18h 25 ( Maghreb ), le pain est recherché. Dans la commune de Koumassi où l’on aperçoit une boulangerie pratiquement sur tous les cinq cents mètres, les soirs à l’approche de la rupture du jeûne, toutes ces unités de production de pain, sont très achalandées. A la grande joie, bien évidemment de leurs propriétaires ou gérants. Même les boulangeries naguère qualifiées de moindre importance ont pour la circonstance fait peau neuve, afin d’attirer le maximum de clients.

Nous profitons pour visiter les entreprises Koné Ousmane, ce jeune ivoirien de la diaspora qui a décidé de rentrer au pays et d’investir dans le domaine de la boulangerie et la pâtisserie. Aujourd’hui, avec la dizaine de boulangeries qu’il possède à Koumassi, il encourage ses frères et sœurs de la diaspora à faire comme lui.

« Avec le mois de Ramadan et vu le nombre de clients qui affluent dans mes boulangeries, j’ai décidé avec un de mes employés, de faire la ronde pour voir comment les clients sont servis. Apparemment, il n’y a pas beaucoup de plaintes sauf qu’ils nous demandent d’accélérer la cuisson des pains au petit matin et dans la soirée, avant la rupture du jeûne. J’essaie en tant que premier responsable de tenir compte des aspirations des clients, sans qui nous ne sommes rien », explique Koné Ousmane.

En file indienne ils attendent impatiemment d’être servis

A Treichville, ce samedi 1er mai 2021. Il est 18h et déjà cette boulangerie bien connue située à l’Avenue 21 Rue 17 est bondée de clients qui attendent d’être servis. D’aucuns certainement las d’attendre, sont sur les nerfs. D’autres par contre se montrent plus compréhensibles. Car les travailleurs de cette boulangerie en nombre insuffisant, essaient de servir les clients au plus vite, pendant que progressivement approche l’heure de la rupture.

« Ma mère m’a envoyée ici pour acheter six baguettes de pain. Je suis ici depuis 17H 30 et toujours rien. Or, la rupture du jeûne est pour 18H 25. Les boulangers savent très bien que leurs activités marchent pendant le mois de ramadan. Ils ont donc l’obligation de nous servir dans le temps », se plaint sur un ton de colère Mlle Zéhinab Bah.

Depuis quelques années, la fédération interprofessionnelle des patrons boulangers et pâtissiers de Côte d’Ivoire a inscrit dans son carnet de suivi, le mois de ramadan, comme l’une des périodes les plus rentables pour la corporation. Le président de la fédération, Abew Akué se dit fier. Car ses membres se frottent les mains pendant le ramadan, dans toutes les communes de la capitale économique ivoirienne.,Mais, il n’ignore pas non plus les désagréments causés aux clients.

« Nous avons donné des instructions à tous nos membres, afin que le pain leur soit livré à temps. Nous ne voulons plus revivre ce qui s’est passé il y a quelques jours dans cette boulangerie à Abobo, commune populaire où des fidèles ont attendu jusqu’après la prière de 18H30, avant d’être servis. Ceci n’est pas normal. Pourtant, nous avons tout fait pour que les boulangeries soient dotées d’équipements performants, qui fabriquent le pain en un temps record. Nous sommes dans un mois de pénitence et nos frères musulmans ont besoin de rompre leur jeûne dans la joie. Nous tenons vraiment à cela », soutient le président Abew Akué ». Puis, il ajoute : « En cette période de jeûne, il faut dire que toutes les boulangeries, des plus grandes aux plus petites font des gains. La farine de blé servant à fabriquer le pain, marche en toute sincérité. Car, en plus des boulangeries, tous ceux qui produisent autres choses avec la farine du blé, font de bonnes affaires en ce moment. Les femmes fabricantes de galettes en font partie également et nous allons les inviter à être membres de notre fédération, afin que cette faîtière soit une solide organisation professionnelle »,  assure le président Akué.

Bien qu’ils se frottent assez bien les mains pendant le ramadan, les patrons des boulangers n’ont pas pour autant voulu nous donner une idée de leurs gains journaliers. Cependant, si l’on tient compte du fait que de Koumassi à Treichville, ce sont chaque jour plus d’un millier de fidèles musulmans qui s’approvisionnent en pain, il y a lieu de croire que rien que dans ces deux communes ce sont plusieurs millions de F CFA, que les boulangers qui s’y trouvent empochent durant cette période. Et dire que dans toutes les autres agglomérations urbaines de la ville d’Abidjan, le scénario reste le même tous les jours, aux mêmes heures.

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