Le taux d’épargne s’est établi à 20% du Produit intérieur brut (PIB) en 2018 en Côte d’Ivoire malgré un taux de croissance économique annuel moyen de 8% enregistré par le pays entre 2012 et 2018, a indiqué lundi à Abidjan Amadou Gon Coulibaly, le premier ministre et chef du gouvernement ivoirien qui s’exprimait à l’ouverture d’une conférence internationale sur le marché des capitaux en Afrique de l’ouest.
« Selon le Fonds monétaire international (FMI), en 2019, le taux d’épargne dans la zone Euro était de 13 % contre plus de 40 % pour les pays asiatiques, tandis que l’Afrique subsaharienne se situe autour de 16 %. Pour la Côte d’Ivoire, malgré un taux de croissance économique annuel moyen de 8 % sur la période 2012-2018, le taux d’épargne s’établit à 20 % du PIB en 2018», a dit M. Coulibaly dans une allocution d’ouverture de ces assises estimant qu’un niveau d’épargne national plus important aurait permis de renforcer davantage la dynamique de croissance économique.
Poursuivant, le premier ministre ivoirien a révélé que depuis sa création en 1998 jusqu’au 31 décembre 2019, le marché financier régional aurait permis aux membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine ( UEMOA) de lever environ 7500 milliards FCFA pour financer leurs programmes de développement.
Quant au secteur privé, c’est environ 2 500 milliards FCFA qui ont été levés pour financer les investissements des entreprises, a-t-il poursuivi soulignant que la Bourse régionale des valeurs mobilières ( BRVM) se hisse désormais au rang de 7ème plus grande place financière d’Afrique avec une capitalisation boursière d’environ dix milliards d’Euros.
« La conférence qui nous réunit ce jour, permettra de jeter les bases d’un marché de capitaux à long terme, financé par l’épargne des ménages et permettant la distribution de la croissance de nos économies auprès des populations», a conclu M. Coulibaly.
Avant lui, Adama Coulibaly, le ministre ivoirien de l’économie et des finances, a expliqué que les marchés africains devraient gagner en attractivité en 2020 malgré les prévisions du FMI qui sont «pessimistes» sur la croissance mondiale cette année.
«Dans ce contexte, une plus grande intégration régionale constituera pour notre zone un contrepoids bénéfique au nationalisme économique croissant dans le reste du monde», a soutenu M. Coulibaly.
Par ailleurs, il a énuméré des acquis du marché financier de l’UEMOA indiquant entre autres que le montant des ressources levés en 2019 a atteint un nouveau cap de 1 620, 2 milliards FCFA.
Selon M. Coulibaly, la Côte d’Ivoire est un « acteur de référence » sur le marché financier régional avec une forte présence des entreprises ivoiriennes à la côte, soit 35 sur 46.
De son côté, Romuald Wadagni, le président du Conseil des ministres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) a insisté sur l’urgence de faire des réformes pour rendre «attractif et dynamique » le marché financier de l’UEMOA.
« L’une des priorités aujourd’hui de notre écosystème financier demeure l’accroissement de l’attractivité du marché financier régional vis-à-vis des investisseurs internationaux», a fait savoir M. Wadagni.
Co-organisée par le groupe de la Banque mondiale et le Conseil régional de l’épargne publique et des marchés financiers (CREPMF), la conférence internationale sur le marché des capitaux en Afrique de l’ouest dénommée J-CAP 2020 a pour thème : « Marché des capitaux : Investir pour la croissance ».
Cette conférence vise à renforcer l’engagement du groupe de la Banque mondiale en faveur du développement des marchés financiers locaux. Plusieurs panels thématiques et des ateliers sont au menu de ce forum qui s’achèvera mardi.
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