
En Côte d’Ivoire, les transformateurs de noix de cajou ne reçoivent pas le financement promis par la Banque Nationale d’Investissement (BNI) pour l’achat des noix brutes fournies par le régulateur du secteur, le Conseil Coton et Anacarde (CCA). Ce programme, mis en place pour renforcer la capacité de transformation locale, est aujourd’hui en difficulté, selon des sources industrielles et des responsables du CCA.
Un programme de soutien qui tarde à se concrétiser
Premier producteur mondial de noix de cajou et de cacao, la Côte d’Ivoire selon Reuters qui donne l'information, cherche à rendre ses transformateurs locaux plus compétitifs face aux multinationales asiatiques. Pour y parvenir, le gouvernement et le CCA ont mis en place plusieurs mesures incitatives : subventions, allégements fiscaux et droits d’achat exclusifs durant les deux premiers mois de la saison.
Dans le cadre d’un programme lancé il y a trois semaines, le CCA devait fournir aux transformateurs locaux 20 % de leurs besoins en matières premières en début de saison. Ce dispositif repose sur un financement de la BNI, banque d’État ivoirienne. Ainsi, les transformateurs ont reçu environ 40 000 tonnes de noix brutes via les fournisseurs du CCA.
Une absence de financement qui met en péril l’industrie
Cependant, plusieurs transformateurs affirment qu’ils n’ont toujours pas reçu le financement de la BNI pour payer ces fournisseurs. En conséquence, les stocks s’accumulent et les fournisseurs menacent de suspendre leurs livraisons.
« Nous recevons des noix brutes, mais il n’y a pas de financement pour les payer. La BNI ne nous soutient pas », déplore le directeur d’une entreprise de transformation basée dans la principale région industrielle du pays. Un autre responsable confirme : « Tout le monde joue le jeu, sauf la banque. »
Deux cadres du CCA, sous couvert d’anonymat, ont reconnu ces difficultés et assuré que des discussions étaient en cours avec la BNI. « Nous faisons notre possible pour améliorer la situation, mais nous attendons une réponse de la banque », a déclaré l’un d’eux. Contactée par Reuters, la cellule de communication de la BNI n’a pas réagi.
Un enjeu stratégique pour l’économie ivoirienne
Actuellement, la Côte d’Ivoire transforme environ 36 % de sa récolte de noix de cajou. Le pays ambitionne d’atteindre un taux de transformation de 50 % d’ici 2030. Cette année, la production de cajou est estimée à environ 1,2 million de tonnes.
Si le problème de financement persiste, l’objectif du gouvernement pourrait être compromis, freinant ainsi les efforts de développement de l’industrie locale.
0 Commentaires
Participer à la Discussion
Commentez cet article