Le potentiel du gisement que vient de découvrir le groupe italien dirigé par Claudio Descalzi ENI est considérable : compris entre 1,5 et 2 milliards de barils de brut, il ouvre des perspectives prometteuses à Abidjan.
La compagnie pétrolière italienne Eni, basée à Milan, a annoncé le 1er septembre la découverte d’un gisement pétrolier très prometteur dans l’offshore ivoirien sur le permis CI-101 à plus de 2 000 mètres de profondeur, à 60 km au large de la station balnéaire d’Assinie, non loin de la frontière ghanéenne. ENI est opérateur avec 90 % de parts et 10% pour l’entreprise publique Petroci.
De fortes ambitions
L’annonce du groupe italien dirigé par Claudio Descalzi a été reprise par Thomas Camara, le ministre ivoirien des Mines, du Pétrole et de l’Énergie, qui a réaffirmé les ambitions du pays d’intégrer le gotha africain des pays producteurs de pétrole.
La Côte d’Ivoire reste pour le moment un petit acteur avec une production d’environ 34 000 barils/jour, provenant de quatre blocs gérés par la Société nationale des opérations pétrolières (Petroci ; C-11), Canadian Natural Resources (CI-26 et CI-40) ou encore Foxtrot International, une filiale du français Bouygues (CI-27).
Une production en-deçà des fortes ambitions affichées durant le premier quinquennat du président Alassane Ouattara, qui visaient une production de 200 000 barils à l’horizon 2020.
S’inspirer du voisin ghanéen
« Le potentiel du gisement est estimé de manière préliminaire à un total compris entre 1,5 et 2 milliards de barils de pétrole brut », explique le ministre ivoirien de l’Énergie. Par ailleurs, le bloc CI-101 recèle également « entre entre 1 800 et 2 400 milliards de pieds cubes de gaz associé », complète ENI.
« Le puits de découverte a été foré sur le prospect Baleine, avec le soutien du gouvernement dans le contexte difficile de la pandémie de Covid-19. Baleine-1x a découvert du pétrole léger dans deux niveaux stratigraphiques différents », a ajouté le groupe italien.
Le pays est encore loin de son voisin ghanéen qui totalise plus de 200 000 barils/jour. Le gisement géant de Jubilee, découvert en 2007 côté ghanéen à une vingtaine de kilomètres de la frontière ivoirienne – avec des réserves potentielles estimées supérieures à 500 millions de barils et pouvant atteindre 1 milliard de barils éventuellement – atteint une production d’environ 90 000 barils/j.
Une découverte de classe mondiale
Le chef de l’État ivoirien Alassane Ouattara s’est lui aussi réjoui de cette importante découverte de classe mondiale qui ouvre de nouvelles perspectives pour le pays. La Côte d’Ivoire devrait multiplier par 20 ses réserves prouvées. Des nouvelles de cette découverte avaient circulé il y a quelques mois, d’aucuns évoquant une annonce avant la présidentielle d’octobre 2020. Mais l’opérateur comme les autorités ivoiriennes avaient opté pour la prudence.
SELON ENI, D’AUTRES BONNES NOUVELLES NE SONT PAS EXCLUES
Des études complémentaires sont prévues pour une meilleure évaluation du potentiel du bloc CI-101 afin de lancer le processus de développement. C’est en mars 2017 que le gouvernement ivoirien avait attribué le bloc CI-101 à ENI, en contrepartie d’un engagement d’un investissement de 20 millions de dollars dans une campagne d’exploration et de forage pour une durée de trois ans.
Les Italiens avaient versé 4 millions de dollars de bonus lors de la signature du contrat de partage et de production. Dans l’offshore ivoirien, après le retrait de plusieurs majors comme Kosmos, BP ou Exxon, ENI détient cinq blocs (CI-101, CI-205, CI-501, CI-504 et CI-802).
Un important potentiel à la hausse
« Après plus de vingt ans d’exploration industrielle dans les eaux profondes du pays, sans aucune découverte commerciale depuis celle de 2001, le puits Baleine-1x a testé avec succès dans le bloc CI-101 un nouveau concept dans le bassin sédimentaire de la Côte d’Ivoire », complète ENI.
Selon le groupe italien, d’autres bonnes nouvelles ne sont pas exclues : « Un programme d’évaluation sera mis en œuvre afin d’évaluer l’important potentiel à la hausse de l’ensemble de la structure qui se prolonge dans le bloc CI-802, également exploité par ENI avec la même co-entreprise et les mêmes participations dans la phase d’exploration ».
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