MSC fait un état des lieux de
l’impact de la Covid-19 sur les FinTechs en Côte d’Ivoire et élabore des
recommandations pour soutenir le développement de l’écosystème des services
financiers digitaux.
MicroSave Consulting (MSC), en partenariat avec la Mastercard
Foundation, a présenté les résultats de ses études sur les répercussions de la Covid-19 sur les
FinTechs en Côte d’Ivoire. L’industrie des FinTechs dans ce pays était en croissance constante et suscitait
l’intérêt des investisseurs.
En effet, en créant des produits et des solutions technologiques, comme
la monnaie électronique, le traitement des paiements en ligne, les prêts et les
investissements, les FinTechs comblent les lacunes importantes qui existent
dans les industries locales de services financiers. Sur tout le continent
africain, les entreprises FinTech ont levé 320 millions de dollars de fonds
depuis le début de l'année 2015.
D’après les recherches, la Côte d’Ivoire
comptait 37 FinTechs en 2020 dont 28 concentrées dans le sous-secteur du
paiement digital.
Le principal fait marquant de l’année 2020 a été la forte
augmentation du nombre d'investissements dans la phase de démarrage des FinTechs
en Afrique. Les startups en phase d'amorçage ont obtenu 7,5 % de la valeur
totale des transactions en 2019, et 22 % en 2020. Cependant cette tendance ne
s’est pas largement reflétée dans la sous-région. Selon Partech, les
investissements en capital-risque en Afrique ont diminué de 29 % pour atteindre
1,43 milliard de dollars en 2020, ce qui est inférieur à la baisse des
investissements directs étrangers sur le continent. Cependant, le nombre total
d'opérations sur le continent a augmenté de manière significative, de 44 %, et
le nombre d'opérations de démarrage a presque doublé, passant de 127 à 228
opérations.
Si les services financiers ont enregistré le plus grand nombre
d'opérations d'investissement en 2020, les start-ups de la région n'en ont pas
vraiment profité. La croissance de l'écosystème a fait un bond de 60 % au cours
des deux dernières années et le nombre de centres technologiques a doublé au
cours des deux dernières années. Il y a une grande inadéquation entre les
mesures de soutien public aux startups/FinTechs et leurs besoins.
Il est nécessaire d'apporter un soutien financier et non financier et de
renforcer la collaboration entre les secteurs.
Les FinTechs
ivoiriennes ont résisté à la crise en réorganisant les compétences de leur
personnel et en s'appuyant fortement sur les ventes numériques.
Comment la pandémie a-t-elle affecté les FinTechs ? Quel fut
l’impact des mesures prises par les décideurs ? Comment l’écosystème a
évolué et a tenté de s’adapter à la crise ?
De nombreuses Fintechs se sont retrouvées dans des situations
précaires lors de la première vague de la pandémie, période de grande
incertitude. Les réserves de liquidité étaient faibles, les revenus quasi
inexistants pour la plupart. Malgré les pertes, les Fintechs ont su faire
preuve de résilience en diversifiant leurs modèles d’affaires et leurs
partenariats.
Les FinTechs ivoiriennes ont résisté à la crise en réorganisant
les compétences de leur personnel et en s'appuyant fortement sur les ventes
numériques. Toutes les FinTechs interrogées dans cette étude disent avoir
offert des transactions P2P (pair-à-pair) gratuites jusqu'à la fin de l'année
2020 pour des montants inférieurs à 25 000 FCFA.
La quasi-totalité des FinTechs et des plateformes de paiement ont
été durement touchées au début de la pandémie, ce qui les a contraintes à faire
évoluer leurs modèles économiques après le mois de juin 2020. Ainsi pendant le
confinement, le volume des transactions, d’une entreprise sondée, a diminué
immédiatement affichant jusqu’à -25 % pour se retrouver avec un chiffre positif
de 10 % après la levée des restrictions.
La pandémie a
mis en évidence les nombreux défis auxquels font face les FinTechs : leurs
besoins en liquidité mais aussi la réticence du gouvernement vis-à-vis d’elles,
le défaut d’infrastructures ou encore d’éducation numérique.
L’étude fournit plusieurs recommandations opérationnelles et
stratégiques pour soutenir les FinTechs. Par exemple, les impliquer dans le
processus de solutions de sortie de crise. Cela présente le double avantage,
d’encourager l’innovation et les partenariats public-privé, créer une unité
d’innovation au sein du gouvernement ou encore simplifier la réglementation
pour faciliter la conformité.
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