Le président du Syndicat national agricole pour le progrès en Côte d'Ivoire (Synapci), Koné Moussa, a vivement critiqué le modus operandi choisi pour la mise en place de l'Oia, affirmant que des manœuvres en cours risquaient de marginaliser les producteurs, qui devraient, selon lui, être les principaux décideurs au sein de cette organisation. Cette mise en garde résonne comme un appel à l'éveil de la conscience collective des acteurs de la filière café-cacao quant à leur rôle crucial dans la définition des orientations et des actions de cette interprofession.
Le contexte de la conférence de presse
La réaction du Synapci intervient également en réponse aux missions de consultations initiées par le Conseil du café-cacao (Ccc), qui ont débuté ce 13 mai 2024 à travers tout le pays. Cependant, Koné Moussa a remis en question la conformité de ces consultations avec la loi d'orientation agricole de la Côte d'Ivoire (n°2015-537 du 20 juillet 2015). Il estime que ces missions devraient se conformer strictement aux dispositions légales garantissant la liberté d'organisation des agriculteurs, telles que spécifiées dans le chapitre 3 de ladite loi.
Ce chapitre stipule clairement les modalités selon lesquelles les agriculteurs peuvent se regrouper au sein d'organisations professionnelles agricoles, qu'elles soient sous forme de coopératives, d'associations, d'unions, de fédérations ou de confédérations, dans le respect de la réglementation en vigueur.
Les agriculteurs peuvent se regrouper au sein d’organisations professionnelles agricoles, dans le respect de la réglementation en vigueur, soit sur une base géographique, au niveau local, régional, national…
‘’Les agriculteurs peuvent se regrouper au sein d’organisations professionnelles agricoles, dans le respect de la réglementation en vigueur, soit sur une base géographique, au niveau local, régional, national et éventuellement sous-régional ou international, soit en fonction de leurs productions, filières et services’’, a expliqué Koné Moussa.
Le président du Synapci a également mis en doute la sincérité des responsables de la filière café-cacao dans leur approche de la mise en place de l'Interprofession. Il a fait remarquer que cette initiative devrait provenir des producteurs eux-mêmes, conformément à la loi. Par conséquent, l'évocation d'une Interprofession semble être perçue comme une intrusion dans un processus qui devrait être principalement défini et contrôlé par les agriculteurs eux-mêmes. ‘’La loi dit que la mise en place de l’Interprofessionnelle est une initiative des producteurs eux-mêmes’’, a-t-il insisté.
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