’Transformation de l’anacarde une mine d’opportunités pour l’autonomisation de la jeunesse africaine’’, tel est le thème de la 3eme édition du Salon International de l’Equipement et des Technologies de Transformation de l’Anacarde (SIETTA) ouvert ce jeudi 8 novembre 2018 au Palais de la culture à Abidjan, en présence du vice président de la République Daniel Kablan Duncan et de plusieurs membres du Gouvernement.
Le président du Conseil Coton-Anacarde, par ailleurs président du Comité d’organisation du SIETTA, le Dr Adama Coulibaly a indiqué que ‘’le SIETTA 2018 est un SIETTA de transition’’. Car si les deux premières éditions ont fait du SIETTA le plus grand évènement de l’industrie du cajou en Afrique et dans le monde, la présente édition devra quant à elle relever le défi de développement de la transformation locale d’anacarde en tant que source de création d’emplois et de l’autonomisation des jeunes.
S’il estime que l’avenir de la transformation de la noix de Cajou est en Afrique et particulièrement en Afrique de l’ouest, le Dr Adama Coulibaly reste convaincu que l’émergence d’une industrie de la transformation doit être accompagnée d’une industrie de la promotion locale des équipements. ‘’La volonté de la Côte d’Ivoire d’aller résolument vers la transformation n’est pas compatible avec une politique basée uniquement sur les équipements exogènes importés. Le succès de notre politique de transformation doit être soutenue par une politique d’encouragement de l’émergence d’une industrie locale de fabrication d’équipements et l’émergence de nouveaux corps de métiers dotés de la capacité technique, d’entretien et de réparation des machines’’, a affirmé le commissaire général du SIETTA, le Dr Adama Coulibaly.
Il a rappelé que l’organisation du SIETTA participe à l’émergence d’une industrie de l’anacarde en Côte d’ivoire et en Afrique par la promotion et la vulgarisation des innovations en matière d’équipement des technologies de transformation. De manière plus spécifique, le SIETTA vise à faire connaître aux investisseurs et au grand public les innovations en matière d’équipements et de technologies de transformation, a ajouté le président du Comité d’organisation. Il a salué les réformes entreprises dans la filière anacarde qui ont pour résultat la première place de la Côte d’Ivoire au niveau des producteurs de la noix de cajou dans le monde. Il s’est agi principalement de la mise en œuvre d’un processus de conservation d’une partie de la production de la noix brute de cajou pour la transformation locale - la mise en place d’un mécanisme de garantie par le biais d’un dépôt auprès des banques - la mise en place d’un mécanisme de régulation du prix de cession de noix brute de cajou - la mise en œuvre du projet de création de quatre zones industrielles destinées à la transformation – puis enfin la construction et la mise en service du centre ivoirien des technologies de l’anacarde qui va ouvrir d’ici la fin de l’année 2018 à Yamoussoukro, a expliqué le Dr Adama Coulibaly. Après avoir relevé que la filière anacarde est une filière d’avenir capable d’offrir aux jeunes africains de réelles opportunités de richesse et de création d’emploi, le président du Conseil Coton Anacarde a réaffirmé la nécessité de renforcer les investissements dans cette filière notamment au niveau de la transformation pour en faire une véritable source de création d’emplois pour la jeunesse africaine.
S’il est vrai que l’Afrique est aujourd’hui bien visible sur toutes les cartes économiques avec un taux de croissance moyen de 4,3% au cours de ces dernières années, le vice président de la République Daniel Kablan Duncan déplore toutefois le fait que l’économie africaine reste fortement dépendante de l’exploitation des matières premières. Pour preuve, la part de l’industrie manufacturier dans l’emploi est inférieure à 6% et sa part dans le PIB de bon nombre de pays n’excède pas 10%. Cela est d’autant plus préoccupant dès lors que chaque année c’est 11 millions de jeunes africains qui viennent sur le marché du travail pour seulement 3 millions d’emplois pourvus. Face à cette situation, a estimé le vice président ivoirien, il urge de mettre en place des réformes pour la transformation structurelle des économies africaines. Il s’agit d’une part de favoriser les investissements privés massifs en améliorant fortement l’environnement des affaires et développant le système éducatif et la formation professionnelle. Et d’autre part de s’engager résolument et fermement sur la voie de son potentiel agricole afin d’en tirer meilleur profit, a suggéré Daniel Kablan Duncan. ‘’Le continent doit bâtir des stratégies visant à améliorer l’exploitation et la transformation de ses matières premières afin de créer les conditions d’une croissance forte, durable et inclusive’’, a-t-il dit. Avant de conclure en affirmant que ‘’la transformation structurelle de l’économie passe par une industrialisation accélérée’’. Pour relever significativement le taux de transformation, le vice président ivoirien conseille la création d’un cadre incitatif à l’investissement privé dans la filière, relever la productivité et la qualité par des formations adaptées, puis faciliter l’accès à la technologie notamment en bataillant à promouvoir les transferts de technologie.
Prévue se tenir du 8 au 10 novembre 2018, cette 3eme édition du SIETTA a la particularité d’être couplée avec la réunion du Conseil d’administration de ComCashew et la 12eme conférence annuelle de l’Alliance du Cajou Africain (ACA). La 2eme édition du SIETTA tenue en novembre 2016 a enregistré 29 équipementiers et plus 12.000 visiteurs et participants venus de plus d’une trentaine de pays. C’est un peu plus de 15000 visiteurs qui sont attendus durant les trois jours que durera ce grand rendez-vous des acteurs de la filière anacarde.
Economie
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