Le Président de la République de Côte d'Ivoire, Alassane Ouattara, a fait sienne la question de la malnutrition. Cet engagement se concrétise depuis 2018, aussi bien par la transformation de l’agriculture que par l’industrialisation et des transformations institutionnelles.
En tant que Champion de l’Union africaine pour le suivi de la mise en œuvre de l’agenda 2063, il a ainsi pesé de tout son poids pour inscrire la nutrition comme le thème de l’Union africaine pour 2022, après en avoir fait une priorité en termes de politique intérieure.
Le 8 décembre 2022 s’est tenue, à Abidjan, une réunion de haut niveau de l’Union africaine dédiée à la question de la nutrition en Afrique. Outre les représentants des États membres, elle a réuni l’Auda-Nepad, les communautés économiques régionales, le Parlement panafricain, les partenaires au développement mais aussi des représentants de la Société civile et des entreprises privés. Organisée par le gouvernement ivoirien sous le thème “Répondre au défi de la nutrition sur le continent”, cette réunion a permis au Vice-Président de Côte d’Ivoire d’appeler à davantage de concertation, de coordination et de mettre en avant des solutions concrètes.
Durant les échanges le Ministre ivoirien de la Santé, de l’Hygiène Publique et de la Couverture Maladie Universelle, Dimba Pierre N’Gou, a rappelé que la nutrition est un pilier du développement économique et social voulue par le Président Alassane Ouattara. En minant le développement du capital humain et la productivité, la malnutrition se répercute directement sur l’économie des pays concernés. C’est pourquoi la Côte d’Ivoire a voulu, au fil des années, s’imposer comme leader sur ce sujet. La réunion de l’Union africaine organisée à Abidjan prouve que cet effort porte ses fruits.
Une priorité nationale devenue engagement continental et mondial
En Côte d’Ivoire la résilience nutritionnelle fait partie intégrante des politiques publiques. La nutrition faisait partie des cinq grands axes stratégiques du Plan national de développement (Pnd 2016-2020), bras armé du gouvernement pour le développement socioéconomique du pays. Ainsi, avec “l’accélération du développement du capital humain et du bien-être social”, le gouvernement faisait de la nutrition l’une de ses priorités.
Depuis, l’avancée vers la résilience nutritionnelle a pris différentes formes. Le gouvernement compte aussi bien sur la transformation des systèmes agroalimentaires, que sur d’ambitieuses politiques sociales. Ainsi, depuis 2018, le Projet multisectoriel pour la nutrition et le développement de la petite enfance (PMNDPE) a permis d’améliorer la santé et la nutrition pour près 265 000 femmes enceintes et 100 000 enfants vivant en milieu rural.
Plus récemment, en juillet 2022, le gouvernement a lancé le Programme stratégique de transformation de l’aquaculture. Destiné à atteindre l’autonomie alimentaire, ce Programme a pour objectif de couvrir 70 % des besoins de consommation des populations en protéines animales et halieutiques, d’ici à 2025. Le gouvernement a aussi entrepris des politiques sociales dans le sens de la résilience nutritionnelle.
Premier jalon d’une ambition africaine, le gouvernement ouvre en 2019, son premier Centre d’excellence régional contre la faim et la malnutrition en Afrique (CERFAM) à Abidjan. Depuis, la Côte d’Ivoire est parvenue à asseoir son leadership, et le Président Alassane Ouattara a été désigné Champion de l’Union africaine pour le suivi de la mise en œuvre de l’agenda 2063.
Le leadership panafricain de la Côte d’Ivoire
Dans le journal britannique The Guardian, à la veille du Sommet de l’Union africaine à Abidjan, le Président Ouattara appelait les partenaires africains à coordonner davantage leurs efforts dans la lutte contre la malnutrition. Le renforcement de la sécurité alimentaire ne pouvait avoir lieu sans que soit créé, au préalable, un contexte institutionnel, financier, juridique favorable. Seule une coopération accrue aux échelles nationale, régionale et continentale pouvait permettre d’atteindre l’objectif.
C’était également la ligne défendue par le ministre ivoirien de la Santé, Pierre N’Gou Dimba, durant ledit Sommet : « La malnutrition est un problème mondial aux conséquences importantes pour la vie, la santé, la croissance et la productivité économique des individus et des sociétés. Face à ces enjeux, il est important de réunir nos forces pour relever les défis en vue d’éliminer la faim, l’insécurité alimentaire et toutes les formes de malnutrition » a-t-il affirmé. La réunion d’Abidjan sur la malnutrition a vu les États membres de l’Union africaine converger autour de cette vision.
La malnutrition a ainsi été placée au sommet des priorités de la programmation et de la budgétisation de l’action gouvernementale des États membres. Autre l'avancée significative, les gouvernements ont convenu de l’importance d’une approche holistique, transversale et adaptée aux spécificités de chaque pays. Cette approche, ont-ils convenu, doit impliquer les partenaires de la Société civile via des partenariats. La transformation des systèmes agroalimentaires doit concentrer les efforts de cette action, via par exemple l'utilisation de semences indigènes résistantes à la sécheresse.
De même, l’établissement des systèmes de santé résilients avec une couverture sanitaire universelle est aussi important que, la création de système d'assainissement et d'eau potable inclusifs. L’alphabétisation massive et efficace a également été identifiée comme un point critique de l’action. Cette action, a-t-il été convenu, doit adopter une approche de genre, et intégrer les problématiques de genre, et inclure femmes et adolescentes dans la conception de ces politiques.
Enfin, les investissements destinés à mitiger la menace climatique se concentreront sur la sécurité alimentaire et la résilience nutritionnelle.
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