Quatre jours après le communiqué officiel de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) concernant les pièces de 250 FCFA qui sont indésirables dans le commerce, elles sont toujours refusées.
« Pas plus tard qu’hier dans le gbaka sur l’axe Cocody-Bingerville, il y a un apprenti de qui m’a refusé la pièce de 250 Fcfa. Quand je lui ai demandé le pourquoi, il m’a dit qu’on n’utilise plus cette pièce. C’est une fois au bureau que j’apprends que la BCEAO a produit un communiqué dans lequel elle précise ne pas avoir interdit l’utilisation des pièces de 250 FCFA », explique Banhoro Raïssa victime de ce boycottage contre la pièce de 250 FCFA. Depuis plusieurs années, la pièce de 250 FCFA n’est plus acceptée dans le commerce et aucune explication concrète ne justifiait son refus sur le marché.
« Avant, on disait que ces pièces étaient lisses mais maintenant qu’elles soient lisses ou pas, personne ne veut les prendre », lance dame Minata, vendeuse de légumes au marché Gouro. Si certains évoquent le fait que les écritures gravées sur ces pièces ont disparu rendant ainsi ces pièces lisses, d’autres avouent ne pas savoir la raison de leur refus.
Une autre catégorie explique qu’une fois en leur possession, elle n’arrive pas à la réintégrer dans le circuit commercial. Devant l’équipe de politikafrique.info, une cliente refuse catégoriquement la pièce de 250 Fcfa que venait de lui tendre la vendeuse d’une boulangerie sous prétexte que dans sa commune à Koumassi, l’on ne prend pas cette pièce. Mme Sako gérante de cette boulangerie à Adjamé partage son calvaire journalier « Quand on leur donne, ils refusent de prendre parce qu’ils disent que les vendeuses du marché n’en veulent pas. » Du coup, elle fait pareil « Je ne les prend plus pour la simple raison que je ne peux plus les redonner à quelqu’un. J’en ai un stock ici » affirme-t-elle.
Malgré le communiqué publié par la BCEAO le lundi 19 septembre, dans lequel l’on pouvait lire : « la pièce de 250 FCFA a toujours cours légal et pouvoir libératoire sur le territoire de l’ensemble des Etats membres de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africain (UEMOA)… En conséquence, la banque centrale réaffirme qu’en vertu de la réglementation en vigueur, les vendeurs de biens et services et les créanciers sont tenus d’accepter cette pièce en paiement ».
La situation n’a pas du tout évolué. Concernant cette communication de la banque centrale, plusieurs commerçants affirment ne pas être informés. « Moi je n’ai pas l’information, c’est vous qui me la donnez. » explique Adamo Doumbia chauffeur de gbaka. Cependant certains mettent en cause les banques. « A la banque, j’ai été confrontée à cela. La guichetière m’a refusé une pièce de 250 FCFA sous prétexte qu’elle était lisse » explique Mme Comoé. Quant à Mme Sako elle souhaiterait que cette sensibilisation de la BCEAO commence par les banques. « De mon côte, je vais aller tester à la banque. Si on prend à la banque je prendrai à la boutique ».
Cette accusation, Kouakou Achille de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers en Côte d’Ivoire (APBF) la réfute. Pour lui, ce refus est une affaire qui est partie de quelques personnes et qui a fini par contaminer une bonne partie de la population. Ajoutant que, dans la même ville d’Abidjan, il y a certains endroits où l’on accepte ces pièces et d’autres où elles sont refusées.
Source : Politikafrique.info
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