Les ressources animales et halieutiques constituent avec les cultures vivrières les deux mamelles de la sécurité alimentaire dans un pays. La Côte d’Ivoire, longtemps dépendante de l’extérieur pour son approvisionnement en protéines animales, multiplie les programmes stratégiques pour l’atteinte de l’autosuffisance en ressources animales et halieutiques.
Réduire sa dépendance et atteindre progressivement l’autosuffisance en protéines animales et halieutiques. Pour ce faire, le pays s’est doté d’une Politique Nationale de Développement de l’Elevage de la Pêche et de l’Aquaculture (PONADEPA 2022-2026). La PONADEPA s’inscrit dans la vision prospective du Président Alassane Ouattara qui veut asseoir l’émergence du pays sur la transformation structurelle de l’économie en s’appuyant sur les objectifs du PND 2021-2025, volet agricole et du Programme National d'Investissement Agricole (PNIA).
Cette politique qui nécessite la mobilisation de 1000 milliards de FCFA se décline en cinq stratégies nationales de développement du secteur. Ce sont : la stratégie nationale de promotion et de coordination des initiatives dans les secteurs des ressources animales et halieutiques ; la stratégie nationale de développement des productions animales ; la stratégie nationale de gestion durable de la pêche ; la stratégie nationale de développement de l’aquaculture ; la stratégie nationale d’amélioration de la santé publique vétérinaire.
Les indicateurs de performance ont été clairement définis. L’objectif est de parvenir à une couverture de 70% des besoins en produits animaux et de 65% des besoins des ressources halieutiques à l’horizon 2026 par les productions nationales.
Sur le terrain, les actions se multiplient pour la promotion des différentes filières.
« Trois centres de multiplication des reproducteurs de volailles traditionnelles ont été construits et équipés, 424 reproducteurs (300 ovins, 124 porcs) et 100 bovins de cultures attelées ont été diffusés, 252 promoteurs ont été installés, à travers la mise en place de 115 fermes dont 15 de poulets de chair, 85 de volailles traditionnelles, trois de poules pondeuses, sept de bovins, deux de petits ruminants et trois de porcins », a indiqué le ministre des Ressources animales et halieutiques, Sidi Tiémoko Touré, dans le bilan des actions entreprises au cours de l’année 2022.
Le gouvernement, dans la mise en œuvre du Programme social du gouvernement (PSGouv2), est déterminé à exploiter le potentiel halieutique des régions frontalières, afin d’y développer les activités liées à l’élevage ( la construction/réhabilitation de barrages pastoraux, l’aménagement de parcours de transhumance, l’aménagement de zones pastorales (bloc fourrager, couloir sanitaire, micro-barrage, l’empoissonnement de retenues d’eau ; la construction de 100 fermes d’élevage (bovins, ovins, caprins, volailles et élevage en développement) ; l’aménagement de 20 parcs de repos).
Cette même détermination est affichée pour la réduction des importations de produits halieutiques.
La production halieutique nationale est de l’ordre de 5 000 tonnes et couvre seulement 14% des besoins. Le pays a recours aux importations massives de poissons surgelés en provenance d’Asie, avec un coût évalué à plus de 300 milliards de FCFA par an. Le lancement en août 2022 du Programme Stratégique de Transformation de l’Aquaculture en Côte d’Ivoire (PSTACI) en lien avec la PONADEPA suscite donc de grands espoirs. Sa mise en œuvre va favoriser la production d’environ 500 mille tonnes de poissons à l’horizon 2030. Avec une chaîne de valeur estimée à près de 825 milliards de FCFA.
La stratégie globale de développement de la pêche implique la mise en place d’une gouvernance harmonisée des débarcadères.
Dans le cadre du PSGouv2 par exemple, il est prévu la construction de 08 débarcadères. Des débarcadères qui, à l’instar de celui de Sassandra inauguré en février 2020, vont améliorer l’environnement de vente au détail des produits halieutiques et les conditions de vie et de travail des acteurs de la filière.
A Sassandra, le débarcadère a contribué à la réduction de la pauvreté en favorisant la création d’emplois pour les jeunes et les femmes de la région.
Selon le ministère des Ressources animales et halieutiques, la mise en œuvre de la PONADEPA permettra la création de plus de 700 000 emplois directs et de 1,5 million d’emplois indirects.
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