Le secteur des transports devait connaître une perturbation, mardi 5 mars 2024, avec la grève qu’avaient annoncée les conducteurs de VTC, lundi 4 mars 2024. Ces derniers reprochent aux entreprises de plateformes de mise en relation en ligne la hausse de leur taux de commission.
Selon les informations en notre possession, des entreprises prélèvent entre 14 % et 23 % de commissions. Pour les chauffeurs VTC, avec de tels prélèvements, il leur est difficile de s’en sortir. Car, font-ils savoir, ce sont eux qui, en plus, font face aux charges liées au carburant, aux connexions internet, aux frais d’appels, aux contraventions, etc. « Avec de tels prélèvements, combien donnerons-nous aux propriétaires des véhicules avant d’avoir nous-mêmes nos parts ? C’est un casse-tête pour nous », s’est plaint un chauffeur de VTC.
Pour toutes ces raisons, les conducteurs envisageaient de débrayer ce mardi pour se faire entendre non seulement de l’opinion publique mais aussi et surtout des sociétés détentrices de plateforme de mise en relation en ligne. Mais pourquoi le mot d’ordre de grève a été levé ? Manque de solidarité ? Mésentente entre les chauffeurs ? Ou y a-t-il des négociations en cours ?
Aucune communication n’a été faite ni par ceux qui ont lancé le mot d’ordre ni par les sociétés de mise en relation en ligne. Mais, à bien y voir, le mouvement n’ayant pas été encadré par une structure formelle, il a eu du mal à décoller. Dans nos investigations, nous avons pu constater que cette grève a été lancée après échanges entre chauffeurs sur un réseau social où ils sont constitués en groupe. Il n'y a donc pas de leader affiché.
D'ailleurs, la seule organisation reconnue par les autorités et affiliée à la Chambre des métiers de Côte d’Ivoire, a été informée comme tout le monde à travers les réseaux sociaux. Cela nous a été confié par le service de communication du Syndicat national des chauffeurs VTC de Côte d’Ivoire (SYNACVTCCI).
Quel est le vrai problème ?
Toutefois, cette structure dirigée par le secrétaire général Jules N’Takpé Boka a dit être informée du mécontentement de ses collègues. Et donne la vraie version. Selon cette organisation syndicale, l'article 26 de l'annexe fiscale 2024 opère des changements importants concernant la fiscalité des chauffeurs VTC en Côte d'Ivoire. Il institue un prélèvement à la source à la charge des propriétaires de véhicules de transports publics de personnes et/ou de marchandises, utilisateurs de plateformes de mise en relation en ligne.
Ce prélèvement est libératoire de la patente transport. Ce qui veut dire que celui qui s’acquitte du prélèvement de 4%, ne paiera plus de patente. Mais, à la réalité, ce sont les chauffeurs VTC qui se retrouvent à payer ce taux en lieu et place des propriétaires. Ce qui, nous expliquent des responsables syndicaux, donne l’impression d’une augmentation des commissions des sociétés propriétaires de plateformes de mise en relation en ligne.
Dans tous les cas, le SYNACVTCCI rassure qu’il est en pleine négociation avec les autorités compétentes pour qu’un mécanisme soit trouvé afin de faire en sorte que ce soit effectivement les propriétaires de véhicules qui s’acquittent du prélèvement des 4 % et non les chauffeurs. Certaines indiscrétions font état de ce que les pourparlers seraient en très bonne voie et sur le point d’être finalisés.
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