La question des acheteurs véreux des fèves du cacao, préoccupe au plus haut point le gouvernement. Le ministre de la communication, porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly, en a fait mention, lors du dernier conseil des ministres.
Le secteur Cacao en Côte d’Ivoire est confronté depuis le début de cette saison 2023/24 à une hausse effrénée et agressive des cours mondiaux du cacao sur les marchés boursiers de Londres et de New York.
En quelques mois seulement, les cours mondiaux du cacao sont passés de £2500/T sur le marché de référence de Londres où est vendu le cacao d’origine Côte d’Ivoire, à £6150/T aujourd’hui, soit une hausse de 146%. Du jamais vue dans le monde.
Face à cette situation exceptionnelle, la Côte d’Ivoire dont le système de vente est stabilisé afin de garantir un prix fixe et constant tout au long de la campagne aux producteurs de cacao, est confronté à un dilemme. Augmenter ou maintenir inchangé le prix garanti pour la campagne intermédiaire ?
C’est dans ce contexte que le régulateur a pris la décision de faire respecter la règle qui stipule que le barème doit être appliqué à la lettre par toutes les parties du secteur. Le barème fixe le cadre l’égale dans lequel tous les exportateurs et les acteurs de la chaîne de valeur doivent évoluer. Le barème interdit la surenchère pour éviter une distorsion au niveau du prix et garantit l’équilibre et l’équité entre tous les opérateurs.
Le soutien du GNI, Gepex, Ucoopexci
Alors que les multinationales exportatrices regroupées au sein du groupement professionnel des exportateurs de Café et de cacao, (Gepex) les exportateurs nationaux membres du Groupe des négociants ivoiriens (Gni) et l’union des coopératives exportatrices (Ucoopexci), ont salués cette décision courageuse du Conseil café Cacao (Ccc) en dépit du fait qu’elle profitait aux producteurs, des individus encagoulés et se disant syndicalistes associés à des acheteurs véreux ont entrepris d’organiser une grève de protestation contre cette
décision du régulateur qui vise à protéger tout le secteur.
Ces acheteurs sans scrupules et avides de gain facile poussent ces soit disant syndicalistes à défier le Ccc et s’opposent à l’interdiction de sur paiement à l’entrée des usines, dans les ports d’Abidjan et de San Pedro. En effet, suite à la baisse de la production de la récolte principale ivoirienne de 30%, certains exportateurs payaient jusqu’à 1600 FCFA / kg de cacao aux acheteurs et pisteurs qui acheminaient le cacao dans
leurs usines dans les ports alors que le prix autorisé par le barème est de 1085 FCFA/kg.
D’énoncée depuis des semaines par tous les exportateurs, cette situation qui semblait profiter aux planteurs et aux coopératives, ne profite en réalité qu’aux acheteurs véreux et à leurs coopératives. Ils perçoivent 1600 FCFA/ kg des exportateurs et achètent le
cacao entre 1100 et 1200 FCFA/ kg aux planteurs en brousse. C’est donc une marge de 400 à 500 FCFA/kg que ces malhonnêtes acheteurs véreux se font sur le dos des pauvres planteurs de cacao. Même si les planteurs de cacao sont payés plus cher que le prix garanti de 1000 FCFA/kg, cela n’est une raison suffisante pour délibérément transgressé les directives et
les règles qui régissent la commercialisation intérieure du cacao. Parce que Cette surenchère de quelques exportateurs empêchent les autres, la majorité des exportateurs (plus de 90) de pouvoir acheter le cacao en brousse, faute de pouvoir payer le même prix que les autres. Par conséquence, la majorité des exportateurs, incapables de suivre la concurrence déloyale de certains des leurs, risquent de faire défauts c’est à dire qu’ils ne pourront pas honorer les contrats d’exportation envers leurs clients occidentaux.
Et si ces exportateurs ne peuvent pas respecter leurs contrats, c’est le gouvernement
ivoirien à travers le Ccc, qui sera obligé et contraint de rembourser. Ces remboursements se chiffreront en centaines de milliards de FCFA parce que le Ccc en vendant des contrats d’exportation, garanti à tous, l’accès aux volumes de cacao nécessaires.
Comme on le voit, l’enjeu est important et va au-delà du prix bord champ. Ces acheteurs véreux veulent tout simplement couler le système ivoirien et s’attaquent à l’autorité du régulateur. Il n’est pas acceptable que des soit disant dirigeants de syndicats jouent le jeu des acheteurs
étrangers et travaillent à couler tout le système de vente du cacao ivoirien. Par la voix de son porte-parole, le gouvernement ivoirien, a expliqué, lors du dernier conseil des ministres, le mercredi 13 mars 2024, que la Côte d’Ivoire et ses pays n’ont pas le même système de vente.
0 Commentaires
Participer à la Discussion
Commentez cet article