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7 femmes d’Abobo / Un expert de la CPI révèle qu’il s’agissait de « sujets de s3xe masculin »: 12 points pour comprendre

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7 femmes d’Abobo / Un expert de la CPI révèle qu’il s’agissait de « sujets de s3xe masculin »: 12 points pour comprendre

L’affaire dite des 7 femmes d’Abobo a été au cœur du procès Gbagbo-Blé Goudé à la Cour Pénale Internationale entre 2016 et 2019. En Côte d’Ivoire, le RHDP commémorait chaque 3 mars, le martyre présumé de ces femmes. Elles auraient été tuées par des soldats ivoiriens lors d’une marche pendant la crise post-électorale de 2011. Mais en 2017, lors du procès de Gbagbo à la CPI, des témoins et experts du Procureur vont faire des révélations inédites qui pourraient remettre en cause les premières versions sur cette affaire. En 12 points, nous vous retraçons ces révélations curieuses.

1– 3 mars 2011, en pleine crise post-électorale, le RHDP fait diffuser une vidéo montrant un convoi militaire passer, puis des corps de femmes ensanglantés à divers endroits. Elles auraient été tuées par le convoi. C’est le début d’une campagne médiatique qui dérange alors le régime de Laurent Gbagbo.

2– 5 juillet 2011, le dénommé Ouattara Yacouba, qui témoignera plus tard à la CPI, affirme dans le journal Nord-sud que 6 de ces 7 femmes ont été enterrées au Cimetière d’Abobo. Dans le Carré des Indigents sur une surface de 25 m de long et 10 m de largeur. Cela le 24 avril 2011. Il révèle aussi que seule une certaine Bamba Machamy a été enterrée par sa famille ( retenez bien ce nom )…

3– Le 28 janvier 2016, le Procès de Gbagbo et Blé s’ouvre à la CPI. Le Procureur dit qu’il va « démontrer au delà de tout doute raisonnable  » que les deux accusés sont impliqués dans la présumée mort desdites femmes.

4– Le 21 juillet 2016, lors du Procès de Simone Gbagbo, le dénommé Ouattara Yacouba qui a dit savoir où sont enterrées les femmes affirme que : « Nous avons demandé au RHDP de nous donner des certificats de décès ».

5– 29 mai 2017, le témoin-expert du Procureur déclare que l’analyse du tee-shirt d’une des supposée 7 femmes ne contient pas du sang. « Nous avons refait le test. Nous avons vu des tâches suspicieuses sur le tee-shirt et effectué des tests pour voir s’il s’agissait de sang. Tous les tests étaient négatifs « , déclara le Dr Kloostermann. A la surprise générale.

6– 11 juillet 2017, Bamba Mamadou, présumé père de la présumée morte Bamba Machamy apprend que les tests ADN n’ont pas prouvé que sa fille est dans sa tombe: Me Naouri Jennifer : « Les représentants du Bureau du procureur de la CPI vous ont-ils dit que les résultats des tests Adn avaient échoué et que le corps de votre fille n’a pas été identifié ?»

Bamba Mamadou : « C’est maintenant que j’apprends. Les enquêteurs n’ont pas pu trouver le corps de ma fille. La question reste posée. Moi-même, je suis dépassé par les évènements. Le cimetière, il est géré et moi je ne dors au cimetière auprès de la tombe, je ne suis pas là-bas tout le temps. Je ne sais pas ce qui est arrivé au corps de ma fille, je ne dis pas la tombe ».

7– 11 septembre 2017, le témoin expert du Procureur Docteur Clark fait une révélation de taille: « Le corps ( de Ouattara Rokia ) avait été bien conservé alors que le décès a eu lieu il y a 4 ans. J’ai été absolument surpris de la bonne conservation ».

8– 11 septembre 2017, l’expert Médico-Légal CLARK a déclaré que les conclusions de son rapport d’autopsie sur le corps censé être celui de Ouattara Gnon ROKIA, femme présumée morte à Abobo le 3 mars 2011 sont en total contradiction avec le certificat de décès de cette dernière, signé le 12 juillet 2011 par le Docteur Koné Djakaridja. L’avocat Me Jacobs, après avoir fait dire au témoin que c’est bien le bureau du Procureur qui l’orientait dans toute son expertise, en lui fournissant et le contexte et les noms des prétendues victimes, lui lit un document qui est le certificat de décès de Ouattara ROKIA, établi par le Docteur Koné.

Me Jacobs: «  Comme je le disais, il s’agit de la personne que vous avez autopsiée (Ouattara ROKIA) . Et il est indiqué que la personne serait morte, et je cite, d’un traumatisme crânien balistique lors de la marche des femmes à Abobo. Est-ce qu’une telle conclusion de traumatisme crânien balistique est compatible aux conclusions de votre rapport ?

EXPERT CLARK: » NON, NON ça ne l’est pas. Parce qu’on a pas retrouvé de blessures causées par balles au niveau du crâne ».

9 – 14 septembre 2017, le témoin Doumbia Mamadou apprend que sa sœur qui serait morte à Abobo et enterrée est un homme. Car c’est un homme qui a été retrouvé dans son cercueil. » L’autopsie de la personne qui se trouvait dans la tombe de notre sœur était un homme. J’en ai été informé et j’ai été choqué. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé. Ce n’est pas nous même qui avons mis le corps dans le cercueil », a déclaré ce jour ce témoin.


10– 11 octobre 2017, l’expert médico-légal du Procureur, le Dr Éric Baccard déclare à la surprise générale encore que les corps supposés être ceux des femmes d’Abobo sont de sexe… MASCULIN.

« Nous avons travaillé sur des échantillons qui nous été fournis par des médecins ivoiriens tels que Hélène Yapo Été. Donc, nous n’avons pas fait de prélèvements directs sur les victimes » « Lors de la visite du cimetière en 2014, la tombe d’une certaine Bamba n’a pas été retrouvée. Par contre, nous avons fait une analyse d’ADN sur le corps d’une autre personne qui, elle n’était pas présente, mais cette analyse s’est avérée négative (…) L’ADN n’aurait pas permis de confirmer l’identité de Machamy. Les femmes mortes d’Abobo étaient essentiellement des sujets de sexe masculin ».

11– 12 novembre 2018, Maitre Altit révèle que le fameux film du 3 mars 2011 à propos des femmes d’Abobo a été tourné le 7 janvier 2011. Stupeur !

12– Me Jennifer Naouri révèle que selon les métadonnées du film qui n’est d’ailleurs pas la copie originale, le film a été tourné à 16H 47, le 7 janvier 2011. Elle révèle aussi que les Certificats de décès des 7 femmes dont certains sont datés du 3 mars 2011 sont faux puisque la Mairie d’Abobo était fermée à cette époque.

Autant d’éléments qui viennent éclairer d’un autre jour, cette affaire. Assurément, l’affaire des 7 femmes d’Abobo n’a pas été élucidée et demandera un autre regard dans quelques années. Que s’est-il réellement passé ce 3 mars 2011 à Abobo ?

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