Les services spéciaux chargés de la lutte contre la drogue et le crime organisé du colonel Tiégboro (en Guinée, Ndlr) ont procédé, ce vendredi 15 mars, à la présentation de deux Ivoiriens présumés passeurs. Devant la presse, l’un des deux prévenus est passé à l’aveu.
Interrogé, l’Ivoirien Koffi Grépin, qui s’est procuré frauduleusement la carte d’identité nationale guinéenne sous le nom de « Mohamed Kéita », a déclaré qu’ils sont arrivés en Guinée, il y a juste un mois.
« Nous aidons les gens à obtenir des visas pour voyager. Pendant que nous sommes en train de traiter les dossiers, nous avons été interpellés par les services spéciaux de lutte contre la drogue et le crime organisé », a-t-il déclaré.
Sur la question, comment il a obtenu la carte d’identité nationale guinéenne, alors qu’il est Ivoirien, Koffi Grépin répond : « c’est quand j’ai voulu créer mon entreprise, que j’ai changé mon nom. Parce qu’on m’a dit qu’il faut être Guinéen pour être à la tête d’une entreprise guinéenne. Je suis allé dans un commissariat, et j’ai suivi la procédure pour obtenir la carte d’identité nationale. Bien avant, j’ai été prendre un extrait d’acte de naissance.»
Est-il détenteur d’une entreprise au compte de laquelle M. Koffi Grépin délivre les documents d’attestation de congé ? A la question, monsieur Grépin répond par la négative. « J’utilise le nom d’une société pour élaborer des attestations de congé, avant de faire entrer les gens dans les ambassades. Je ne suis ni autorisé et je ne suis ni dans aucun consulat et encore moins, je ne relève du ministère des Affaires étrangères », a-t-il précisé.
Le colonel Tiégboro, visiblement estomaqué par les faits, a demandé à M. Grépin s’il peut se livrer à une telle activité en Côte d’Ivoire, son pays d’origine. Son interlocuteur a répondu froidement, ‘’non !’’
Alors pourquoi tu le fais en Guinée, n’est-ce pas pour ternir l’image de notre pays, revient à la charge le patron des Services spéciaux, le colonel Tiégboro.
« -Quand tu es pris avec les documents guinéens ailleurs, est ce que tu es considéré comme Ivoirien ? ». Le prévenu répond par non.
« -Quand tu commets une infraction, es-tu Guinéen ou Ivoirien ? A cette autre interrogation du colonel Tiégboro, l’Ivoirien répond qu’il est considéré comme citoyen « guinéen ».
« -Comment M. Grépin fait pour avoir des documents tels que le récépissé de carte de séjour française? » D’après l’infortuné prévenu, ces documents sont obtenus en Europe via le Maroc. «C’est au Maroc que j’utilise les documents de séjour de français», a-t-il reconnu.
Enfin, à la question de savoir si les cachets saisis sur lui appartiennent réellement aux entreprises marocaines, M. Grépin déclare : «Je n’ai fait qu’un mois en Guinée. J’ai fait voyager des Guinéens et des Ivoiriens. Notre marketing se passe de bouche à oreille… Je n’ai aucun complice en Guinée…».
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