Grosse tristesse. C’est le sentiment que l’on ne peut qu’éprouver, à la suite du drame qui s’est produit à Petit-Bassam, bourgade de la commune de Port-Bouët.
Un jeune homme d’une trentaine d’années, prénommé André Malraux, en service dans une entreprise de la place, y a péri dans des conditions dramatiques. Une mort pour l’amour fou, mais aussi, la grosse jalousie pour sa dulcinée. De nos sources, on apprend qu’André et sa petite amie dont l’identité ne nous est pas dévoilée vivent un amour fou. Un amour fou, comme souhaiteraient en vivre de nombreux couples. Et ils ont même des projets de vie commune, au nom de cet amour fou. Mais seulement voilà, tout ce bel amour va se froisser ces derniers
temps, comme peau de chagrin.
En fait, André est convaincu qu’un autre homme conte fleurette à son amoureuse. Si bien que cette dernière semble ne plus avoir de temps pour lui. Il suspecte donc sa dulcinée de consacrer ses temps libres à un amant. Alors, pour se convaincre de cet état de fait qui le torture moralement, André met tout en œuvre pour prendre sa chérie, la main dans le sac. Ou du moins, c’est ce qu’il espère. Le pauvre est sérieusement ébranlé par ce qu’il vit désormais. Sa petite amie est en train de lui échapper. Le véritable supplice du « goumin goumin », comme on le dit, dans le langage populaire ivoirien.
Mais, il n’en est pas question pour lui. Dans sa quête de la vérité blessante, dans la nuit du vendredi 12 janvier 2018, il part de son domicile, à Koumassi, et fonce à Port-Bouët. S’il se retrouve ici, c’est parce que ses informateurs lui ont signifié que sa petite amie est très souvent rejointe dans cette commune, par son nouvel amant. Et c’est précisément dans le quartier « Vridi-Cité ». Tapi dans le noir, il fait le guet. Les choses en sont là, toujours selon nos sources, quand, aux alentours de 1h du matin, André semble voir se dresser sous ses yeux, la scène révoltante, de sa gonzesse dans les bras de celui qui, à coup sûr, est celui qui semble désormais labourer dans son jardin secret.
Ce qu’il souhait n’être qu’une rumeur, est bel et bien une triste réalité. L’employé de société se saisit de son téléphone-portable et alerte son meilleur ami, qui répond aux initiales G.H. Il lui signifie que ses soupçons sont confirmés. Et qu’il voit très bien son amante, dans une posture équivoque, qui en dit long sur le statut de cocu, auquel elle l’a relégué. Il invite donc G.H. à venir voir la scène à briser le cœur, qu’il est en train de subir. Et malgré l’heure tardive, celui-ci saute dans un taxi et fonce sur les lieux. Mais lorsqu’il parvient plus tard sur place, à son grand étonnement, c’est plutôt le cadavre de son ami André, qu’il découvre ensanglanté, en bordure de route, à Petit-Bassam. Et la police est présente pour le terrible constat d’usage.
Le pauvre défunt a la nuque ouverte et de multiples blessures fraîches, sur quasiment l’ensemble de son corps. G.H. est ébranlé, bouleversé. Comment son ami, bien vivant à l’instant et dont la voix sonne encore dans ses oreilles, peut-il être là, étendu, inerte et désormais un cadavre ? Difficile à comprendre. Mais que s’est-il donc passé ? Nos sources croient le savoir. Des témoins du drame expliquent, en effet, qu’André qui surprend sa petite amie, aux bras de son nouvel amant, voit ces deux-là, en train de monter dans un taxi- compteur. Et bien entendu, pour certainement aller passer une nuit enflammée.
L’infortuné ne peut supporter cette image. Alors, il hurle le nom de sa copine, pour l’inviter à discuter. Mais vraisemblablement, cette dernière et son mec demandent au taxi, de démarrer.
Le conducteur de ce véhicule ne se le fait pas dire par deux fois. Il appuie sur le champignon. Là, profondément touché et froissé, André qui imagine certainement que son amoureuse va se faire tripoter par ce rival à cause de qui sa petite amie n’a plus d’égards pour lui, pose alors, un geste de folie. Un geste désespéré. Que fait-il donc exactement ? Il bondit soudainement et s’agrippe au taxi roulant à vive allure.
Hélas, il ne tient pas longtemps dans sa posture et ses mains lâchent prise. Le pauvre est projeté alors sous le taxi, qui lui passe quasiment dessus, avant de poursuivre son chemin.
La conséquence est dramatique. André est tué sur le coup. Le voilà donc étendu là, à terre, sans vie…pour l’amour d’une femme qui va poursuivre sa vie…sans lui. Après le constat de la police, la dépouille du jeune homme, au cœur brisé, est enlevée et transférée dans une morgue. Une enquête policière est immédiatement lancée, en vue d’interpeller la jeune fille, son nouvel amant et bien sûr, le chauffeur de taxi. Ce, dans le cadre d’une procédure judiciaire, qui fait d’eux, pour l’heure, les responsables présumés de la mort tragique du pauvre André Malraux.
Pauvre garçon, à ne pas confondre avec le célèbre écrivain et homme politique français, André Malraux, auteur en 1933, de l’œuvre romanesque intitulée « La condition humaine ». Une condition humaine qui admet de faire vivre, injustement, de tels drames, dans l’un desquels, notre pauvre jeune André Malraux vient d’être l’un des acteurs, au rôle dramatique.
2 Commentaires
Anonyme
En Janvier, 2018 (11:48 AM)GotrÊ
En Janvier, 2018 (15:19 PM) Excellent récit pour une histoire triste et révoltante. Chapeau monsieur le journaliste! C'est comme si nous étions des témoins oculaires de la tragique histoire.Participer à la Discussion
Commentez cet article