Le procureur de Reims a annoncé lundi 25 octobre l’ouverture d’une enquête pour agression sexuelle sur mineurs après les révélations de deux anciens scouts dénonçant des abus commis à la fin des années 1990 par le même prêtre aumônier. « Les premières investigations ont commencé ce lundi », a indiqué le procureur, Matthieu Bourrette, lors d’une conférence de presse.
Cette enquête, menée par la PJ, fait suite à un courriel le 21 octobre, également adressé à l’archevêque de Reims et au journal L’Union, d’un ancien scout d’une quarantaine d’années dénonçant des attouchements en 1999 de la part d’un prêtre aumônier. « Il expliquait que sa démarche résultait notamment du fait qu’il avait appris que ce prêtre était toujours en activité », précise le procureur.
Le même jour, le parquet recevait le témoignage d’un second plaignant d’une quarantaine d’années, également par courriel, affirmant « qu’il avait été victime du même prêtre à plusieurs reprises entre 1996 et 1999 », selon le procureur. « Aucune précision n’était donnée sur la nature des faits dénoncés » ajoute-t-il. « J’ai sollicité que les plaignants soient entendus au plus vite afin de pouvoir apprécier la nature exacte des faits, leur fréquence », explique Matthieu Bourrette qui évoque « une affaire complexe » exigeant « la plus grande prudence ».
« Je ne serais pas surpris qu’il y ait d’autres plaignants »
« Ces éléments doivent me permettre de qualifier au mieux les faits et de vérifier » s’ils « doivent être ou non prescrits », ajoute-t-il. Le parquet s’est par ailleurs défendu des accusations d’inaction à la fin des années 1990 et au début des années 2000. « Mon parquet et moi-même n’avons été avisés de ces faits pour la première fois que le 21 octobre 2021 », répond Matthieu Bourrette.
Contacté par l’Agence France-Presse, l’archevêque de Reims Mgr de Moulins-Beaufort a cependant affirmé dans un communiqué que, en janvier 2000, « les parents d’un scout » étaient entrés en relation avec Mgr Jordan, l’archevêque de l’époque, lequel avait téléphoné « dès le lendemain au procureur général près la cour d’appel de Reims ».
Selon lui, le procureur général avait alors recommandé d’interdire au prêtre concerné tout ministère auprès des jeunes. Selon l’archevêché, des mesures conservatoires avaient été prises dès 1999 contre ce prêtre. Il a en outre été suspendu « de toute célébration sacramentelle publique » et « n’a plus aucune mission pastorale » depuis 2019.
« Je ne serais pas surpris qu’il y ait d’autres plaignants », a confié le procureur de Reims. « D’autres victimes sont prêtes à être entendues. » Cette nouvelle enquête intervient quelques jours après la publication du rapport Sauvé sur la pédocriminalité dans l’Église catholique, évaluant à 216 000 le nombre d’enfants et d’adolescents victimes de clercs et de religieux depuis 1950.
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