Dans un livre qui sera publié ce jeudi, Camille Kouchner accuse son beau-père, le politologue et constitutionnaliste Olivier Duhamel, d'inceste sur son frère jumeau lorsque celui-ci était adolescent. Le politologue a démissionné lundi de ses fonctions à la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP).
La juriste Camille Kouchner publie ce jeudi, aux éditions du Seuil, un livre intitulé la Familia grande, au sein duquel elle accuse son beau-père, le célèbre constitutionnaliste Olivier Duhamel, d'avoir sexuellement abusé de son frère jumeau lorsque ce dernier était adolescent, à 14 ans.
"Que tous les bourreaux tremblent", a réagi sur Twitter l'intéressé, Alexandre Kouchner. Il écrit également: "J’aime mes frères et ma soeur. Je salue leur courage et soutiens leur choix de briser le silence. Il faut toujours écouter, entendre et protéger celles et ceux qui ont souffert et souffrent. Pour tout le reste, je vous renvoie au livre".
Le professeur à Sciences Po, spécialiste du droit constitutionnel, de la Ve République et de la gauche française, a dans la foulée annoncé démissionner de ses fonctions de président de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP) ce lundi.
"Beaucoup de gens étaient au courant"
Le Monde et L'Obs dévoilent les bonnes feuilles de l'ouvrage de la juriste et maîtresse de conférences en droit, aujourd'hui âgée de 45 ans. "J'avais 14 ans et j'ai laissé faire (...). J'avais 14 ans, je savais et je n'ai rien dit", écrit Camille Kouchner. Elle et son frère sont les enfants de l'ex-ministre Bernard Kouchner et de la professeure de droit Evelyne Pisier (morte en 2017), qui avait ensuite épousé le politologue Olivier Duhamel.
Dans son livre, Camille Kouchner assure que les agressions sexuelles se sont répétées pendant des années. "Mon livre raconte à quel point beaucoup de gens étaient au courant", assure-t-elle dans un entretien à l'Obs.
Camille Kouchner dit avoir voulu "témoigner de l’inceste pour montrer que ça dure des années et que c’est très, très difficile de se défaire du silence", et explique que le fait que sa famille soit connue du grand public et très influente dans les milieux intellectuels et artisitiques lui a "très longtemps fait peur".
"Je n'ai rien à dire"
Olivier Duhamel, contacté par nos confrères de L'Obs, a refusé de réagir à ces accusations. "Je ne réagis pas et je n’ai rien à dire". "Non, je n’ai rien à dire sur ce qui, de toute façon, sera, je ne sais pas, n’importe quoi, déformé ou quoi. Merci."
"Bien sûr, j’ai pensé que mon livre pouvait paraître obscène à cause de la notoriété de ma famille. Puis je me suis dit: c’est justement pour ça qu’il faut le faire. Je ne me charge pas d’une responsabilité immense, mais si moi je ne parle pas, on en a encore pour des années", explique-t-elle à l'hebdomadaire.
La Fondation nationale des sciences politiques (FNSP), dont Olivier Duhamel était le président, a pris acte de sa démission "pour raisons personnelles", selon un message interne consulté par l'Agence France-Presse (AFP).
La FNSP a la responsabilité des grandes orientations stratégiques et de la gestion administrative et financière de Sciences Po. Son directeur, Frédéric Mion, s'est dit "sous le choc" à la lecture de ces révélations. Contactés par l'AFP, la chaîne LCI, sur laquelle Olivier Duhamel est chroniqueur, et la station de radio Europe 1, sur laquelle il est éditorialiste, n'avaient pas fait de commentaires dans l'immédiat.
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