L’affaire fait grand bruit à Casablanca, à Ferdows (Maroc), à Abidjan et peut-être à Yaoundé. Et, les images et vidéos qui circulent sur la toile ne calment pas les esprits. On voit sur les captures deux jeunes filles (apparemment des Ivoiriennes) prier leurs bourreaux (sans doute des Camerounais) d’arrêter de les battre. Elles sont à poil et on distingue les blessures et les traces de chicottes. La réplique des ressortissants ivoiriens au Maroc ne s’est pas fait attendre. Sur une autre vidéo, des jeunes Ivoiriens détiennent « la commanditaire » de la maltraitance de leurs compatriotes. L’affaire est arrivée à la police marocaine et la solidarité pour que justice soit faite prend de l’ampleur, sur les réseaux sociaux. « Lorsque nous sommes allés à la police, on nous a gardées et on nous a libérées. La police a gardé son passeport (celui de la dame) et les enquêtes sont en cours », a témoigné Nina, une des deux filles victimes de la bastonnade. L’ambassade de la Côte d’Ivoire au Maroc s’est saisie de l’affaire et privilégie un règlement par les autorités policières marocaines. En attendant que les investigations aboutissent, des « Ivoiriens sont sortis nombreux » pour réclamer justice. Les mots et expressions utilisés sont au-delà de la décence. Et, il y a une réelle volonté de se faire justice. Que s’est-il passé à Casa ?
Selon le témoignage de Nina, une des Ivoiriennes, elle et sa camarade (Chantale) vivaient et travaillaient chez la dame camerounaise (qui vit à Casa avec un passeport malien) où elle détient un restaurant (maquis). Malheureusement, il y a eu une bagarre entre les deux filles dans la maison de cette derrière. C’est à la suite de cette mêlée très bruyante que la dame a débuté son chantage. Elle a fait savoir aux filles qu’à cause de leur rixe, son bailleur lui a demandé de quitter sa maison. Et comme il est difficile d’avoir une maison au Maroc, elle a donc réclamé 500 Euros à chacune des filles pour pouvoir se reloger. Comme les jeunes filles, qui ont demandé de l’argent à leurs parents en Côte d’Ivoire et en France, mettaient du temps à verser cette somme, elle a décidé de faire chanter leurs parents. A l’origine, il était question de les filmer ligotées et d’envoyer les images à leurs parents. Les filles qui ont accepté cette formule ont été désagréablement surprises. On leur a demandé de se mettre nues avant de leur donner des coups de bâton sur le corps. La vidéo est d’une laideur extrême et l’acharnement contre les filles est très violent. Malgré la colère, il se trouve des Ivoiriens qui appellent à la retenue. Ils souhaitent qu’on ne fasse pas d’amalgame. « L’ambassade ivoirienne s’est saisie de l’affaire. Qu’elle aille jusqu’au bout. Je demande à mes frères Ivoiriens de ne pas être violents. Ce ne sont pas les Camerounais, mais des Camerounais. Il ne faut pas généraliser », a conseillé Stoni un Ivoirien vivant à Casablanca.
0 Commentaires
Participer à la Discussion
Commentez cet article