Plus de 30 morts et une quarantaine de blessés à Kaboul en Afghanistan, c'est le bilan encore provisoire de cette attaque qui a eu lieu dans un quartier chiite de la minorité Hazara tôt ce lundi matin. Cet attentat, revendiqué par les talibans, intervient un an jour pour jour après l'attentat-suicide perpétré contre une manifestation pacifique de la communauté chiite, revendiqué par l'organisation Etat islamique en Afghanistan et qui avait fait 84 morts et plus de 300 blessés.
Une épaisse fumée dans le ciel, des flammes de plusieurs mètres de haut, des morceaux de tôle arrachés, calcinés sur les trottoirs, des arbres brûlés, des échopes éventrées... Les premières photos et vidéos des minutes qui suivent l'attentat sont postées sur les réseaux sociaux par des témoins et sur les chaînes de télévision.
Il est un peu moins de 7 h, heure locale, quand une voiture explose au premier barrage tenu par des gardes armés de la résidence de Mohamad Mohaqeq. Ce chef d'un parti politique est aussi l'adjoint du chef de l'exécutif Abdullah Abdullah et une grande figure publique de la communauté chiitehazara.
Sa résidence se trouve dans un quartier essentiellement habité par cette minorité religieuse, qui défilait il y a un an dans la capitale contre le tracé d'une ligne à haute tension qui contournait ses terres dans le centre de l'Afghanistan. La manifestation avait été visée par un attentat meutrier.
Cette fois, le conducteur a lancé son véhicule contre un bus transportant des employés du ministère des Mines et du Pétrole qui passait par là. Si les soupçons se sont portés dans un premier temps sur l'organisation Etat islamique, les talibans ont rapidement revendiqué l'attaque.
En Afghanistan, plus de 40 % du territoire est disputé ou sous contrôle des insurgés. Ces derniers ont intensifié leurs attaques ces dernier jours. Dans le sud, à Kandahar, ils sont accusés d'avoir enlevés dimanche plus de 70 villageois connus pour leur soutien au gouvernement central de Kaboul.
Pour autant, depuis que la communauté haraza a été frappée par l’organisation Etat islamique l'an passé - qui signait là son premier attentat au cœur de Kaboul -, depuis, le groupe terroriste ne cesse de viser la communauté hazara dans des attaques ciblées contre ses mosquées.
La minorité religieuse avait prévu de manifester ce lundi en mémoire des victimes de la manifestation du 23 juillet 2016. Elle y a renoncé sous la pression de la présidence afghane qui met en avant le risque élevé d'attentat.
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