Un ancien interprète de l’armée française en Afghanistan a été blessé dans une attaque visant un convoi de l’OTAN, devant son domicile dans le nord de Kaboul. Les faits se sont déroulés mercredi soir. L’homme, dont la demande de visa avait été rejetée il y a deux ans, affirme avoir été plusieurs fois menacé. Il avait déjà été visé et blessé en juillet dernier. Il fait partie des 152 auxiliaires afghans de l’armée française déboutés et dont la majorité continue de vivre en Afghanistan où la situation sécuritaire ne cesse de se dégrader.
Sur son téléphone portable, Zaïnullah Oryalkhai, allongé sur son lit d’hôpital, fait défiler les photos des lieux de l’attaque juste après l’attentat-suicide dans lequel il a été blessé. « Là, ça c’est une partie du corps du kamikaze », indique-t-il.
Ces clichés ont été pris à une dizaine de mètres de son portail, là où il se trouvait mercredi vers 16h00. « Il y avait un convoi de soldats américains à une quinzaine de mètres de chez moi. J’étais avec eux en train de parler de mes problèmes de sécurité. Il y avait plusieurs véhicules militaires de la coalition, mais le kamikaze a visé le groupe de soldats avec qui je discutais », poursuit-il. Un enfant du village est tué, ainsi qu’un soldat géorgien, affirme Zainullah, blessé par un éclat de métal à la jambe gauche.
Le jeune homme de 28 ans a échappé à la mort pour la deuxième fois. Car il y a 5 mois, deux hommes à moto lui ont tiré dessus alors qu’il arrosait son jardin. Il montre les cicatrices sur son avant-bras et sa jambe droite, là où les balles l’ont transpercé.
Ce père de famille a été interprète pour l’armée française durant 2 ans et demi.
« J’ai fait une demande de visa, mais elle a été rejetée, sans motif. Je ne suis pas qu’un peu, mais très blessé et déçu. Parce que maintenant tout le monde sait que je travaillais pour la coalition internationale », dit-il.
D’anciens interprètes de l’armée française en Afghanistan, déboutés eux aussi, confient avoir déménagé plus de dix fois en l’espace de 4 ans pour échapper aux menaces ciblées des talibans qui contrôlent près de 40% du territoire.
Je n’ai pas les moyens de partir de ma maison, confie Zaniullah Oryakhail qui n’a jamais quitté son village depuis le départ des troupes françaises à la fin de l’année 2014.
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