Les recherches d’Erik Goaied, un homme d’affaires tuniso-suédois qui s’est lancé dans la traque de l’argent sale de la Lybie il y a plusieurs années, pointent vers l’Afrique du Sud. L’ANC au pouvoir depuis plus de 20 ans n’a jamais caché sa proximité avec la Jamahiriya qui l’a soutenue dans sa lutte contre l’apartheid.
L’Afrique du Sud est soupçonnée d’avoir été la « machine à laver » de l’argent sale libyen. Selon Goaied, des milliards en liquide se trouveraient dans les banques sud-africaines, ce que démentent les autorités. Mais il ne s’agit pas que d’argent liquide. En 2012, Abdullah Sanussi, l’ancien chef du renseignement, prétendait qu’une partie des réserves d’or du régime était enterrée dans le désert libyen.
Selon un rapport américain révélé par Wikileaks, les intérêts libyens en 2006 s’étendaient à des secteurs aussi divers que le gaz, le pétrole, les télécommunications, les infrastructures, les hôtels, les médias et la grande distribution. Sans compter des propriétés immobilières aux quatre coins du monde.
Un trésor disséminé sur toute la surface du globe
Une autre partie de ces fonds se trouve gelée dans les banques européennes, américaines et surtout suisses. Des institutions réticentes à débloquer l’argent de peur qu’il ne tombe entre de mauvaises mains vu l’instabilité chronique en Libye depuis 2011. La Suisse, par exemple, a gelé près de 15 millions d’euros. Une « goutte d’eau », selon Majid Bouden.
Car à la différence des trésors légendaires, celui de Kadhafi n’est pas caché à un seul endroit. C’est un trésor moderne, disséminé sur toute la surface du globe dans des centaines de comptes abrités par des paradis fiscaux.
Récemment, l’affaire des « Panama Papers » a levé un coin du voile, révélant un savant montage financier : plus d’une centaine de sociétés toutes reliées à Ali Dabaiba (un proche de Kadhafi) et protégées par des sociétés-écrans gérées par le cabinet panaméen Mossack Fonseca.
En définitive et malgré les différentes promesses de restitution, ceux qui auraient le plus besoin de ces fonds, à savoir les Libyens eux-mêmes, semblent bien loin d’en voir la couleur.
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