A la suite d’accusations proférées par une passagère, les 14 membres d’un équipage Air France «ont vécu 48 heures d’angoisse» à leur arrivée à Buenos Aires, selon le syndicat d’hôtesses et stewards SNPNC...
L’affaire est à peine croyable. Un syndicat a décrit ce lundi le « calvaire » vécu fin octobre par un équipage d’Air France à Buenos Aires, convoqué au tribunal et « interrogé dans des conditions bafouant les droits fondamentaux » après la plainte d’une passagère, fille d’un ancien membre du gouvernement argentin.
« 48 heures d’angoisse »
« A la suite d’accusations proférées par une passagère », fille d'« un ancien vice-ministre de la Justice » argentin, les 14 membres d’un équipage Air France « ont vécu 48 heures d’angoisse » à leur arrivée à Buenos Aires, un « calvaire » rapporté par le syndicat d’hôtesses et stewards SNPNC lundi sur son site Internet.
Les salariés ont été « interpellés par des forces de police, interrogés dans des conditions bafouant les droits fondamentaux, inculpés et pour certains incarcérés pour finalement être relâchés sans explication », d’après le SNPNC. La direction d’Air France, « particulièrement choquée » par les événements, indique avoir « demandé aux autorités compétentes de faire la lumière sur cette affaire ».
Le président de la compagnie, Jean-Marc Janaillac, « a fait connaître au ministère des Affaires étrangères son indignation quant aux conditions de convocation et de détention arbitraires dont l’équipage d’Air France a été victime », est-il précisé. « Un silence des autorités françaises (…) pourrait être interprété comme un aveu de faiblesse et un encouragement à faire perdurer de telles pratiques », a écrit de son côté le SNPNC au ministre Jean-Yves Le Drian, dans un courrier mis en ligne.
« Attitude déplacée de son voisin »
Dans une autre lettre, destinée cette fois à l’ambassadrice d’Argentine en France, le syndicat fait un long récit de ces « événements graves » et demande l’ouverture d’une « enquête ». Le SNPNC y explique que l’équipage a d’abord refusé à la passagère d’être surclassée, faute de place, puis a accepté de la changer de siège, en vol, après qu’elle s’est plainte « d’une attitude déplacée de son voisin ».
Selon une source proche de l’enquête, la passagère argentine, médecin de 29 ans, s’est rendue au commissariat de l’aéroport international d’Ezeiza et a porté plainte, accusant son voisin de s’être masturbé dans l’avion. Assise près du hublot en classe économique, elle s’était plainte pendant le vol de son voisin, sans mentionner à l’équipage l’épisode de la masturbation. Par deux fois, l’équipage avait réveillé le passager français, de grande taille et corpulent, assis au milieu d’une rangée de trois sièges, car il empiétait sur l’espace de sa voisine, a précisé cette source.
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