Au lendemain de l'annonce du meurtre de la journaliste bulgare Viktoria Marinova retrouvée morte samedi dans un parc de Ruse, des veillées d'hommage ont été organisées dans plusieurs villes du pays.
Avec notre correspondant à Sofia,Damian Vodénitcharov
Au pied d'un portrait grand format, des bougies forment un cœur. Deux jours après la mort de Viktoria Marinova, ses confrères et consœurs sont sous le choc. Bien que les motifs de ce meurtre demeurent officiellement inconnus, personne ne croit aux coïncidences. Sur la chaîne de télévision locale pour laquelle elle travaillait, la journaliste venait de consacrer une émission à une enquête sur des soupçons de fraude aux subventions européennes qui impliqueraient des hommes d'affaires et des élus.
« Tuer une jeune femme pour faire preuve de force, et forcer les gens à se taire, à les intimider pour éviter qu'ils cherchent la vérité, les empêcher de lutter pour une vie meilleure, c'est trop. Le message est clair. Après un ou deux reportages, voilà ce qui peut nous arriver », s'inquiète Eléna Nedkova.
Pour Maria Kostova, journaliste, ce meurtre particulièrement sanglant prouve que le gouvernement n'est pas digne de confiance : « C'est un meurtre terrifiant. Et la police n'est pas capable d'assurer notre sécurité. Ou alors on essaie de dissimuler quelque chose. Aux yeux des autorités, nous ne sommes qu'une foule. Nous ne sommes pas vraiment des être humains. »
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